Votre bébé fait du reflux». Combien de parents, inquiets face aux régurgitations de leur petit après son biberon, ont entendu ce verdict, accompagné d’une prescription pour un médicament anti-RGO ».
" Le Parisien" constate que « beaucoup de ces diagnostics sont erronés et les traitements inutilement donnés, affirment aujourd’hui les spécialistes à l’occasion du congrès des sociétés de pédiatrie, à Paris ».
« En ce qui concerne la famille des prokinétiques, les spécialistes estiment qu’ils ont une place injustifiée dans le traitement anti-RGO. La popularité de cette classe de médicaments contraste avec la pauvreté des études ayant évalué son efficacité contre le reflux ».
« La prescription trop généralisée d’inhibiteurs de la pompe à protons est aussi pointée du doigt par les pédiatres ».
Le Pr Alain Chantepie, président de la Société française de pédiatrie, explique qu’« ils sont efficaces, mais uniquement en cas de vrai RGO. Pour le savoir, il faut faire un test pour mesurer le taux d’acidité dans l’œsophage à l’hôpital ».
Cependant, « ce test, qui dure 24 heures, n’est pas évident à faire sur un tout-petit. Et puis, à la décharge des pédiatres, le diagnostic d’un RGO qui brûle la gorge n’est pas facile à effectuer sur les enfants qui ne parlent pas encore ».
« Parmi les autres produits incriminés par les pédiatres, on trouve enfin des fluidifiants bronchiques, l’acétylcystéine et la carbocistéine, prescrits contre la toux et dont l’Afssaps vient de contre-indiquer l’utilisation chez les moins de 2 ans, en raison du risque d’aggraver l’encombrement des bronches ».