L’organisation américaine des producteurs des médicaments et de la recherche pharmaceutique a critiqué la décision du gouvernement algérien du 22 octobre dernier portant interdiction de l’importation des médicaments et produits pharmaceutiques fabriqués localement. Elle lance un appel à la révision de cette mesure.
Le représentant de l’agence américaine du médicament pour la région Moyen-Orient Afrique du Nord (MENA) a indiqué à Echorouk que la décision du gouvernement algérien de conditionner l’entrée des médicaments en Algérie a suscité l’indignation des plus grandes firmes et laboratoires pharmaceutiques aux États-Unis et de par le monde, ajoutant que la démarche du gouvernement limite en quelque sorte le droit du patient algérien à bénéficier de médicaments nouveaux.
Samir Ghassane Mansour a souligné que l’organisation qu’il représente regroupe 50 entreprises dont les 14 plus grands laboratoires pharmaceutiques et des centres de recherche de renommés tels Pfizer, Bristol Myers Squibb, Glaxo Smith Kline, Novartis, Sanofi Aventis et Hoffmann-La Roche. Les investissements de ces centres en matière de recherche et de développement médical ont dépassé les 43 milliards de dollars.
Notre interlocuteur a expliqué que l’organisation considérait qu’il est du droit du malade partout dans le monde d’obtenir les médicaments les plus sûrs et les plus efficaces à travers un marché libre, sans l’intervention des gouvernements pour fixer les tarifs. La requête des groupes pharmaceutiques constitue en revanche pour les gouvernements une forme de pression visant à détruire l’industrie pharmaceutique locale.
L’organisation américaine du médicament arrive à exercer des pressions politiques en scellant des accords avec les grandes sociétés de relations publiques comme Gamble et Rogers pour renforcer les intérêts de ses membres. Ce lobbying entrave la construction d’une industrie pharmaceutique locale indépendante lorsqu’il est exercé sur les états et même sur l’Organisation Mondiale du Commerce, sous couvert de la protection de la propriété dans le domaine pharmaceutique.
Samir Ghassane Mansour a révélé son intérêt pour le marché algérien stratégique et lucratif pour les sociétés pharmaceutiques et a plaidé pour davantage de libéralisation. Le marché algérien représenterait plus de 2 milliards de dollars selon notre interlocuteur.
elchourouk online du 22/02/2009