L'interdiction d'importer des médicaments fabriqués localement sera-t-elle appliquée dès 2009? Annoncée le 21 octobre par le conseil du gouvernement, la nouvelle politique du médicament peine à se mettre en place. Le ministère de la Santé n'a pas encore établi la liste définitive des médicaments interdits à l'importation, très attendue par l'ensemble des acteurs pharmaceutiques et en particulier les laboratoires internationaux. Le retard pris dans la confection de cette liste est du en partie aux difficultés rencontrées par le ministère pour obtenir des engagements fermes de la part des laboratoires nationaux privés et publics sur les quantités exactes de médicaments qu'ils pourront assurées en 2009.
«Les opérateurs n'arrivent pas à fournir au ministère de la santé des prévisions et des engagements définitifs sur leur production. En fait, personne aujourd'hui ne peut fournir de chiffres fiables sur la production réelle du médicament en Algérie. Cette situation met le ministère de la Santé dans une position inconfortable par rapport au chef de gouvernement qui a réclamé la liste des médicaments interdits à l'importation», affirme à toutsurlalgerie un proche du dossier.
La mesure d'interdire l'importation des médicaments déjà fabriqués localement a montré les carences du secteur du médicament en Algérie. L'industrie nationale du médicament qui tourne à 30% de ses capacités de production souffre d'un manque de savoir-faire et de retards technologiques, selon les spécialistes du médicament. En fait, l'Algérie reste dépendante de l'étranger en matière de fourniture de médicaments, malgré la présence de plusieurs producteurs locaux. Sur 4.000 médicaments référencés ou consommés en Algérie, 1.300 produits sont déclarés fabriqués localement. Mais le nombre de médicaments réellement fabriqués localement ne dépasse les 150. «Il n'y a aucune information sur le nombre exacte de médicaments réellement fabriqués localement», reconnaît une source proche du ministère de la Santé.
La confection de la liste de médicaments interdits à l'importation est déterminante pour la révision des programmes d'importation de médicaments pour 2009. Ces programmes ont été remis au ministère de la Santé dans la semaine du 15 octobre, soit quelques jours avant l'annonce de l'interdiction des médicaments déjà fabriqués en Algérie. «Les laboratoires étrangers attendent la publication de la lise des médicaments interdits à l'importation pour arrêter les programmes d'exportation vers l'Algérie. Un retard dans la révision des programmes d'importation de médicament risque de conduire à des pénuries de produits pharmaceutiques en 2009», avertit notre source.
Source:TSA-Algerie.com