LE POINT VERT DE LA PHARMACIE ET DE LA VIE
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 Algérie: Les causes de la rupture de stocks à répétition des médicaments selon l'unop

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souad

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Nombre de messages : 625
Date d'inscription : 06/04/2009
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MessageSujet: Algérie: Les causes de la rupture de stocks à répétition des médicaments selon l'unop   Algérie:  Les causes de la rupture de stocks à répétition des médicaments selon l'unop Icon_minitimeDim 27 Mar - 20:35

Le secrétaire général de l’Unop et directeur des laboratoires Merinal, Nabil Melah, revient, dans cet entretien, sur la situation du marché du médicament en Algérie qui se caractérise actuellement par d’énormes dysfonctionnements. Pour lui, il n’y a pas de place pour l’approximation lorsque l’on gère la santé des Algériens.

- Le marché du médicament traverse de sérieuses perturbations depuis plusieurs mois. Quelles sont, à votre avis, les raisons d’une telle situation ?

C’est le résultat d’une défaillance du système d’organisation et de régulation. La réglementation est dépassée et ne prend pas la responsabilité pharmaceutique en compte, laquelle responsabilité doit relever d’un laboratoire pharmaceutique installé en Algérie. Tous les exportateurs vers notre pays doivent s’installer sous cette forme ou confier cette responsabilité à un établissement local. Ajoutons à cela l’absence de données qui devraient être analysées afin de réagir en temps opportun pour prévenir au lieu de guérir. Certains produits sont aussi en rupture de stock du fait du blocage par le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière (MSPRH), depuis une année, du dépôt des variations pour les produits importés. C’est le cas par exemple de la Colchicine, indisponible depuis plus d’un an. Autre cas grave, la Digoxine, pour laquelle le ministère de la Santé n’a autorisé ni le conditionnement ni l’importation et ce, pendant plus de huit mois ! C’est inacceptable. Ce produit n’a pas de substitut, sans lui, le patient risque la mort. D’autres facteurs entrent en jeu, tels que la délivrance des programmes d’importation avec parcimonie et l’exigence imposée par le ministère d’être quasiment à stock zéro pour signer «peut-être» un avenant, alors que paradoxalement, la loi impose la détention de 3 mois de stocks.

- Une autre cause réside dans la mise en œuvre approximative de l’interdiction à l’importation des produits fabriqués localement.
Les ruptures de stocks se multiplient. Des dizaines de produits ont pratiquement disparu des étals. A qui incombe la faute ?


Comme cela a déjà été expliqué, certaines ruptures relèvent directement du ministère de la Santé. D’un point de vue général, nous pensons que le premier responsable de la mise en place d’un cadre réglementaire permettant l’anticipation des ruptures et le respect des engagements des opérateurs en termes de disponibilité est le ministère de la Santé. Il n’y a pas de place pour l’approximation lorsque l’on gère la santé des Algériens. En ce qui concerne l’importation, nous avons maintes fois signalé à la tutelle que notre réglementation était trop permissive avec les laboratoires étrangers qui n’ont même pas besoin d’une présence locale pour accéder au marché. Pour la production, l’environnement est plus que difficile, nous avons signalé au MSPRH toutes les problématiques accompagnées de propositions, toutefois, aucune mesure n’a été prise, et nous n’arrivons pas à rencontrer le ministre malgré les demandes d’audiences.

- Vous voulez donc dire que votre association qui représente 70% du chiffre d’affaires du médicament en Algérie n’a pas été reçue par le ministre


Nos demandes d’audience sont restées sans réponse, pourtant, notre association regroupe les principaux producteurs pharmaceutiques. Ce qui est navrant, c’est que des laboratoires étrangers n’ayant jamais investi en Algérie ont été reçus. Il est utile de rappeler que des recommandations de l’UNOP, qui avaient été rejetées en bloc il y a quelques années, ont été reprises en plus haut lieu en 2008. Cela veut probablement dire que nous ne disons pas de bêtises. Il est désolant que le MSPRH se prive des compétences que notre association compte. C’est probablement une affaire de temps pour que la concertation et l’acceptation de la critique constructive rentrent dans les mœurs...


- Il y a eu pourtant plusieurs réunions entre les opérateurs et le ministre


A chaque réunion, nous espérions aborder les problèmes des industriels, mais à chaque fois, nous avons été déçus. Ces rencontres donnaient l’impression d’avoir plus un intérêt médiatique qu’autre chose. Comment aborder un dossier dans un amphi où 200 personnes sont regroupées sous les feux des caméras ? La santé des Algériens est un sujet hautement important qui nécessite de l’organisation et de la concertation, l’efficacité y est obligatoire. En dehors de la mesure prise par les plus hautes autorités de ce pays d’interdire l’importation des produits fabriqués, les seuls encouragements dont nous avons bénéficiés se résument en des discours qui ne sont jamais suivis par des actes.

- Le ministre de la Santé assure de son côté que des stocks de médicaments pour une période de six mois sont au niveau de la PCH. Qu’en pensez-vous ?

La PCH dispose peut-être d’un stock de six mois pour certains produits, mais je peux vous assurer que d’autres sont à stock zéro. Les praticiens hospitaliers en ont assez de gérer les ruptures de produits vitaux en plus de leurs conditions de travail déplorables. Pour ce qui est des raisons, en plus du problème des variations évoqué précédemment, les gestionnaires de la PCH sont victimes de leur environnement réglementaire : LC (lettre de crédit) obligatoire, codes des marchés, relations avec le Trésor, règlements des hôpitaux sont autant d’écueils qui rendent la gestion de la PCH quasi impossible. Signalons également que le fournisseur étranger est favorisé par la PCH : il bénéficie quasiment d’un prépaiement (LC à 59 jours), tandis que les opérateurs algériens sont mis en difficulté financière avec des délais de paiement de plus d’un an ! Le ministre de la santé a lui-même déclaré que le privé fournissait les hôpitaux à hauteur de 60%, alors que si les importateurs respectaient la loi, ils ne pourraient vendre ni aux hôpitaux ni à la PCH, étant donné que la loi stipule qu’ils doivent vendre exclusivement aux grossistes, encore une illustration du chaos réglementaire dans lequel nous évoluons !!!!

- Depuis l’arrivée de l’actuel ministre de la Santé, Djamel Ould Abbès, plusieurs mesures administratives ont été prises concernant l’importation et la fabrication de médicaments afin d’assainir le marché. Quel bilan faites-vous de ces mesures ?
Honnêtement, selon nous, en dehors des déclarations et des réunions médiatisées, aucune mesure concrète n’a été prise.
L’environnement de l’industrie pharmaceutique est déplorable et rien n’a été fait pour l’améliorer. Même la mesure d’interdiction des produits fabriqués localement a été mise en œuvre de façon approximative. En revanche, nous vivons des mesures négatives, comme le blocage jusqu’à ce jour des programmes d’importation du vrac pour des opérateurs déjà engagés dans la fabrication, alors que les programmes d’importation de produits finis plus coûteux les concurrençant ont été signés. Des importateurs ne disposant pas d’outils de production ont reçu leurs programmes d’importation de produits finis alors que plusieurs unités de conditionnement sont à l’arrêt avec la mise au chômage de plusieurs salariés.
Autre élément, nous sommes devant une gestion des programmes d’importation au cas par cas sans règles préétablies clairement affichées
.


- Justement, où en sommes-nous aujourd’hui des dernières mesures d’interdiction des produits à l’importation ?

Aucune idée ! Ce que je peux vous dire, c’est qu’au mois de mars, la liste dont tout le monde parle n’a pas été officiellement publiée, ceci est inacceptable !
Aujourd’hui, nous sommes toujours sans visibilité, et cela nous fait craindre des ruptures dans les prochains mois. Aucun comité de suivi n’a été installé, il n’existe pas de procédures claires et visibles en matière de prise en charge de la phase post-interdiction. Comment anticiper les ruptures, que faire dans ce cas ? Toutes ces questions doivent être étudiées et des procédures de prises en charge doivent être établies. L’industrie pharmaceutique est un maillon important de la santé publique et aucune approximation n’est permise dans sa gestion, il faut pour cela une administration forte s’appuyant sur des règles, écrites et transparentes. L’opacité ne devrait pas être tolérée.


- Lors d’une de ses sorties médiatiques, le ministre de la Santé a accusé les importateurs de surfacturer les commandes de produits pharmaceutiques. Un commentaire…

Vous savez, accuser une fois les grossistes, une autre fois les producteurs et d’autres fois les importateurs, est devenu un sport national. Il est regrettable que des accusations généralistes soient ainsi proférées en jetant l’opprobre sur toute une profession. Je vous dirai juste deux choses :
Un : les prix à l’importation sont négociés entre le MSPRH et les laboratoires exportateurs, les opérateurs locaux ne sont pas intégrés dans cette étude de prix.
Deux : je vous le redis, le ministère de la Santé a le pouvoir de contrôle sur l’importation, la distribution et la production, de même que pour la PCH et les hôpitaux. A lui d’assumer les responsabilités que ce pouvoir lui impose
.


- Que compte faire l’UNOP ?

Nous avons des objectifs ambitieux, que ce soit en termes de qualité, d’innovation et d’export. L’Algérie a les moyens pour prétendre à être un leader régional dans le domaine, et nous ferons tout pour que cet objectif soit atteint.
Je pense qu’étant donné l’importance du sujet, et devant le refus du ministre de la Santé de nous recevoir, nous allons solliciter la présidence de la République pour une audience, afin de lui faire part de notre vérité
.

Djamila Kourta
el watan du 27 mars 2011
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