Visiblement, le gouvernement ne cesse de revenir sur ses décisions. Sont-elles à ce point hâtives et irréfléchies ? Ainsi, après qu’aient été gelées les dernières mesures concernant les taxes sur l’huile et le sucre, c’est au tour du secteur de la santé de connaître le même sort. Alors que les producteurs de médicaments avaient un délai jusqu’au 31 juin prochain pour créer leurs propres réseaux de distribution sans passer par les grossistes, à la suite d’une circulaire du Premier ministre datant du 29 mai dernier, lesquels auront à distribuer uniquement les médicaments importés qui représentent quelque 80% du marché national, cette décision a été référée. Les fabricants ont encore une année pour se conformer à la nouvelle mesure. C’est ce qu’a déclaré, hier, le ministre de la Santé en marge d’une réunion avec les producteurs de médicaments. «Nous allons permettre aux producteurs de se mutualiser d’abord et réfléchir ensemble sur la manière d’appliquer cette circulaire pour trouver des solutions qui ne lèsent ni le fabricant ni l’Etat»,
a indiqué Ould-Abbès. Ce dernier n’a toutefois pas caché sa volonté de réduire le nombre de distributeurs. Selon lui, 561 grossistes pour 8 000 officines, c’est «énorme». Par ailleurs, concernant les médicaments interdits à l’importation, le ministre de la Santé a annoncé que 130 médicaments sont interdits totalement à l’importation, dont 11 sont des molécules nouvellement fabriquées. Ces médicaments sont fabriqués par trois opérateurs nationaux ou plus, qui se sont engagés par écrit à couvrir totalement les besoins du marché national. Une autre liste de 98 médicaments, fabriqués par deux opérateurs, qui ne pourront pas couvrir les besoins du marché, a été également interdite. Deux tiers de cette liste seront fabriqués localement et un tiers importé. Une liste de 216 médicaments dont la fabrication n’est assurée que par un seul fabricant a été établie. Ainsi un tiers sera-t-il fabriqué localement et deux tiers ouverts à l’importation.
Le ministre de la Santé a indiqué, hier, que 19 médicaments inscrits sur la précédente liste de médicaments interdits à l’importation ne sont finalement pas fabriqués. Pourtant, les fabricants se sont engagés à produire ces médicaments. Selon M. Ould Abbès, des laboratoires importaient des produits similaires
Salima Akkouche
Le Soir