Les chercheurs de l’Arkansas Epilepsy Program ont trouvé qu’un traitement d’appoint par rufinamide, un antiépileptique proche de la carbamazépine, apportait une réduction significative de la fréquence des crises partielles non contrôlées d’épilepsie. Des résultats publiés dans la dernière édition en ligne d’Epilepsia, la revue de la Ligue internationale contre l'épilepsie, qui confirment également l'innocuité et le profil de tolérance déjà bien connu du rufinamide chez les patients épileptiques.
L'épilepsie touche près de 2% de la population mondiale selon les Centers for Disease Control (CDC). Plus de la moitié des patients font l’expérience de crises partielles non contrôlées et malgré un nombre croissant de médicaments antiépileptiques disponibles pour traiter l'épilepsie partielle d'apparition récente, environ un tiers de ces patients restent soit résistants aux traitements disponibles, soit éprouvent de nombreux effets secondaires qui nécessitent la recherche d'alternatives thérapeutiques.
L'étude a donc évalué le rufinamide (INOVELON en France), un antiépileptique triazolé qui agit essentiellement comme inhibiteur des canaux sodiques pour tenter de confirmer son efficacité et sa sécurité à la dose de 1.600 mg deux fois par jour en traitement d'appoint des crises partielles non contrôlées. 357 participants âgés de 12-80 ans, venant de 61 centres des États-Unis et 4 centres du Canada qui présentaient des crises partielles non contrôlées avec ou sans crises généralisées ont reçu, en plus de leur traitement habituel, la dose de rufinamide de 2006 à mars 2009. Cette étude comportait une phase initiale de 56 jours puis une phase d’adaptation de 12 jours, et une phase d'entretien de 84 jours.
Les chercheurs constatent que le traitement par rufinamide entraîne une réduction statistiquement significative (50%) de la fréquence des crises partielles par rapport au placebo et l'augmentation du nombre de jours sans crise. Le rufinamide s’avère significativement supérieur au placebo pour les crises partielles complexes, et numériquement supérieur au placebo pour les crises partielles simples ou s’accompagnant de crises secondaires généralisées.
"Notre étude démontre que le rufinamide est efficace comme traitement d'appoint dans la réduction de la fréquence totale des crises partielles réfractaires aux traitements, et confirme l'innocuité et le profil de tolérance bien connu du rufinamide chez ce type de patients», conclut le Dr. Biton, l’auteur principal de l’étude