La désinfection régulière des mains avec un gel hydro-alcoolique, recommandée par les autorités sanitaires pendant la pandémie H1N1, en cas d’absence de point d’eau, ne modifierait pas le taux d'infection, selon une étude présentée le 12 septembre, au dernier congrès mondial sur les maladies infectieuses, l'ICAAC (Interscience conference on Antimicrobial Agents and Chemotherapy) de Boston.
"La désinfection des mains avec un gel à base d'alcool n'a pas réduit de façon notable la fréquence de l'infection avec les rhinovirus ou le virus de la grippe", ont conclu les auteurs de cette étude.
Cette étude, menée du 25 août au 9 novembre 2009, a demandé aux participants de se désinfecter les mains toutes les trois heures durant 10 semaines et a comparé le taux d’infection avec un groupe témoin :
· 42% des participants qui se sont régulièrement désinfecté les mains ont été infectés par des rhinovirus, comparativement à 51% dans le groupe témoin.
· 12% des participants qui se sont régulièrement désinfecté les mains ont été infectés avec le virus H1N1, contre 15% dans le groupe témoin.
L'auteur principal, Le Dr. Ronald Turner de l'Université de Virginie et coll, résument : «La désinfection des mains ne réduit pas considérablement la fréquence des maladies causées par le virus. » Cette étude suggère que la transmission par voie aérienne doit probablement faire l’objet d’une attention et d’une protection plus importante contre ces virus.
En septembre 2009, en pleine « pandémie », le British Medical Journal avait publié une méta-analyse portant sur plus de 138 articles scientifiques traitant de l’efficacité des mesures physiques simples comme le lavage des mains ou le port du masque dans la prévention de la propagation du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS). Cette nouvelle analyse avait bien sûr confirmé et évalué l’efficacité de ces mesures simples, tout comme l’étude publiée en août précédent par la revue Annals of Internal Medicine. Mais cette méta-analyse soulignait également l'effet très marginal de l'ajout de virucides ou d’antiseptiques, comme lors de l'utilisation de solutions hydro alcooliques pour le lavage des mains. Ce qui ne retire en rien leur caractère pratique et utile en cas d'absence de point d'eau.
L'ICAAC réunit actuellement quelque 12.000 spécialistes à Boston (Massachusetts, nord-est) du 12 au 15 septembre