Dans le cas d’infarctus du myocarde (MI), Il est connu que le taux de créatine kinase (s-CK) augmente après la survenue d’un MI, mais l’hypothèse d’une élévation de la s-CK avant ce début de MI demeure inconnue. L’objectif de l’analyse des données de l’étude était donc de déterminer si une élévation de la s-CK était un facteur prédictif de MI ou d’attaque.
Cette étude était basée sur une cohorte de population de régions suburbaines du Japon. Le nombre de patients était de 5 026 sujets japonais en bonne santé lors de l’inclusion (2 370 hommes et 2 656 femmes, âge moyen : 54.5 ans) ne présentant pas d’antécédents de MI ou d’AVC. Ces individus ont été suivis en moyenne pendant 11.8 années, au cours desquelles 103 cas de MI (avérés : 45 ; probable : 58) et 168 AVC (avérés : 126 ; probable : 42) ont été observés. Aucun sujet n’a connu un MI ou un AVC lors de l’établissement des valeurs de référence (la période de suivi la plus courte avant la survenu d’un MI avéré était de 0.2 année).
Le taux de risque pondéré pour un MI avéré était de 4.18 (intervalle de confiance 95% :1.66-10.53) pour des taux de s-CK supérieurs ou égaux à 200 IU/L, à comparer avec la valeur de référence de cette catégorie (taux de s-CK inférieurs ou égaux à 99 IU/L), alors qu’aucune relation de cause à effet n’a été observé entre les taux de s-CK et le risque d’AVC. Concernant les MI avérés, une interaction entre les taux de s-CK et la dyslipidémie a été observée. Parmi les sujets atteints d’hypercholestérolémie, le taux de risque augmentait de manière linéaire avec le taux de s-CK ; et aucune corrélation linéaire n’a été observée pour les patients ne présentant pas d’hypercholestérolémie (P de l’interaction = 0.011).
CONCLUSIONS : La présente étude suggère que la recherche systématique des taux de s-CK élevés au sein d’une population de sujets japonais en bonne santé était utile pour la prédiction de la survenue future du premier infarctus du myocarde, en particulier chez les sujets atteints de dyslipidémie.