Chaque degré de baisse de la température moyenne ambiante est associé à une augmentation cumulée du risque d'infarctus du myocarde au cours des 28 jours suivants de 2,0%. C’est en étudiant les conséquences à court terme de baisses de température, degré par degré, sur le taux de mortalité par infarctus, que les chercheurs britanniques ont démontré que le froid était un facteur de risque cardiaque, au contraire de la chaleur… Des résultats, publiés dans l’édition d’août du British Medical Journal, qui encouragent à des mesures de prévention spécifiques, en particulier pour les groupes les plus vulnérables, à l’approche de baisses de températures
Les chercheurs ont suivi les effets à court terme de la température dans 15 villes d’Angleterre et du Pays de Galles et travaillé simultanément sur une base de données d'événements d'infarctus du myocarde confirmés par électrocardiogrammes. Ils ont pu couvrir ainsi, de 2003 à 2006, 84.010 admissions à l'hôpital pour infarctus du myocarde soit une moyenne de 57 événements par jour.
Les résultats indiquent un changement du risque d'infarctus du myocarde associé à une différence d’ 1 ° C seulement de température. Les résultats graphiques lissés révèlent ainsi une relation globalement linéaire entre la température et le taux d’infarctus du myocarde :
· chaque 1 ° C de réduction de la température moyenne quotidienne est associé à une augmentation cumulée du risque d'infarctus du myocarde au cours de la journée et des 28 jours suivants de 2,0% (intervalle de confiance de 95% de 1,1% à 2,9%). Les effets (taux d’infarctus) les plus élevés se situant 2 à 7 jours et 8 à 14 jours après la réduction de température.
· Chaque 1 ° C d’augmentation de la température moyenne quotidienne est associé à une réduction de 0,6% (95% intervalle de confiance 0,2% à 1,1%) et 0,7% (0,3% à 1,1%), respectivement.
La chaleur n'a présenté aucun effet nuisible.
Les personnes les plus vulnérables sont les adultes âgés de 75 à 84 ans ou les personnes déjà atteintes de cardiopathies ou de maladie coronarienne.
En conclusion, le froid est associé à une augmentation du risque d'infarctus du myocarde et la température ambiante peut donc être facteur de risque ou de mortalité cardiovasculaire. En revanche, un risque accru d'infarctus du myocarde n'a pas été détecté pour des augmentations de température. Le risque d'infarctus du myocarde chez les personnes vulnérables pourrait être réduits par des interventions ou conseils ciblés en cas de prévisions de fortes baisses de température.