Dans le pancréas, caché au creux du foie, des cellules, regroupées dans les îlots de Langerhans, fabriquent deux hormones régulant la glycémie, l'insuline (qui induit une diminution) et le glucagon (dont l'effet est inverse). Parfois, ce mécanisme ne fonctionne plus et l'insuline manque à l'appel : c'est le diabète de type 1, dit sucré (car les urines sont sucrées, ce qui permettait un diagnostic aux médecins d'antan).
Une équipe lilloise de l'Inserm annonce des résultats très encourageants cinq ans après la greffe de cellules du pancréas, fabriquant de l'insuline, chez des patients atteints d'une forme sévère de diabète de type 1, qui n'en secrétaient plus du tout.
En 2004, une équipe de l'Inserm dirigée par François Pattou, à Lille, annonçait la réussite d’une greffe de cellules pancréatiques chez un patient atteint de diabète de type 1. Cinq ans plus tard, 14 diabétiques ont bénéficié de cette nouvelle technique, avec des résultats jugés très satisfaisants.
Tous les patients traités étaient atteints d’une forme sévère de diabète de type 1, sans aucune sécrétion d’insuline. « Après 3 à 6 ans de suivi, 11 patients (79%) ont présenté un équilibre glycémique satisfaisant, précise François Pattou. Pour huit d’entre eux, ce résultat a été rendu possible sans aucune injection d’insuline. Les trois patients qui ont secondairement perdu leur greffon sont revenus à leur situation antérieure, après arrêt du traitement antirejet. »
Une intervention lourde, à réserver aux cas les plus graves
La nécessité d’un puissant traitement antirejet reste un frein important au développement de la technique. Cette contrainte impose une surveillance attentive pour détecter et traiter rapidement les complications – infectieuses ou tumorales – favorisées par la diminution des défenses immunitaires.
Pour l’auteur, « cette nouvelle approche reste (donc) réservée aux formes de diabète les plus instables, pour lesquelles le pronostic vital est engagé ».