Le projet appelle même à la disparition materielle de la vignette proprement dite puisqu’avec l’application et la mise en place de ce projet, on n’aura plus besoin de décoller la vignette
“Le comité interministériel vient de finaliser le projet, ce sera un décret, le modèle choisi n’est pas le code-barres traditionnel mais celui dit Data Matrix, un système très sophistiqué”, c’est ce que nous a déclaré M. Belambri, président du Syndicat national algérien des pharmaciens d’officine (Snapo).
Ce projet de vignette avec code-barres annoncé déjà par le gouvernement aura un impact sur plusieurs départements ministériels tels la Santé, le Commerce, les Finances et l’Industrie. Pour le président du syndicat, l’avantage de cette vignette est avant tout la sécurisation du circuit et la garantie de la traçabilité : “ça permet une meilleure gestion, ça permet même d’avoir beaucoup d’opportunités en matière de prévisions de stockage, de stocks de sécurité, d’origine des produits pharmaceutiques, de gestion des stocks, des lots, notamment sur le plan sécurité sanitaire et sur le plan des dates de péremption.” L’impact sur le secteur de l’officine va faciliter et fluidifier en quelque sorte les opérations de gestion, le projet appelle même à la disparition materielle de la vignette proprement dite puisqu’avec l’application et la mise ne place de ce projet, on n’aura plus besoin de décoller la vignette. Ceci entre dans le cadre de la dématerialisation des procédures : après l’élimination de la facture, on va vers la dématerialisation de la vignette. Interrogé sur le manque de médicaments,
M. Belambri dira qu’il y a encore des médicaments en rupture de stock, plus d’une trentaine non remplaçables, qui n’ont pas d’équivalent sur le marché, dont certains antibiotiques injectables.
Il se dit, par ailleurs “étonné” de voir un opérateur remettre à lui seul sur la table, 75 produits à l’importation en l’espace d’un mois, ce qui, selon lui, est énorme et dénote aussi une attitude un peu aléatoire de la gestion des opérations d’importation du médicament et du respect du cahier des charges de la part de certains opérateurs.
Ceci dit, l’Algérie, avec un marché estimé à près de 2 milliards de dollars d’importation en 2011 et 719,07 millions de dollars durant les quatre premiers mois de 2012, est un pays en pleine croissance dans le domaine des dépenses de santé, c’est le deuxième en Afrique après l’Afrique du Sud.
Le marché du générique voit une croissance de 6 à 7% par année. Le pôle biotechnologique (Algérie-USA) est le plus grand projet du secteur, une rencontre pour la présentation des résultats de l’étude commandée par l’Algérie (ministère de la Santé) au cabinet Deloitte concernant la faisabilité et la possibilité de réalisation de ce mégaprojet, a eu lieu le 23 du mois en cours à Alger.
Le projet en question peut prendre beaucoup de temps, nécessite beaucoup de moyens, le site de Sidi Abdellah à Alger s’y prête bien, la date fixée est 2020.
NACER B.
Liberté 1 juin 2012