Après Singapour (Malaisie), en Asie, et Dublin (Irlande), en Europe, c’est Alger qui accueillera le troisième pôle régional au monde d’excellence dans le domaine de la biotechnologie. Un pôle qui rayonnera, d’ici à 2020, sur l’Afrique et le Moyen-Orient.
Fruit des pourparlers engagés, il y a quatre mois, entre le ministère de la santé de la Population et de la Réforme hospitalière et les laboratoires américains ; l’étude de ce projet d’envergure intitulé “Algeria vision 2020”, devra être finalisée dans un délai de “trois mois”.
C’est ce qu’a été révélé, hier, par le ministre de la santé, M. Djamel Ould-Abbès, à l’occasion de la cérémonie d’installation du “haut comité algéro-américain de pilotage et de suivi du projet de partenariat dans le domaine de biotechnologie en Algérie”. Cette cérémonie a été du reste rehaussée par la présence de pas moins de cinq ministres algériens : Mourad Medelci, ministre des affaires étrangères, Djamel Ould-Abbès, ministre de la Santé, Tayeb Louh, ministre du Travail, Ahmed Benmeradi, ministre de l’Industrie, Chérif Rahmani, ministre de l’Environnement et de l’Aménagement du territoire, alors que le ministre de l’Enseignement supérieur, Rachid Herraoubia, était représenté par son secrétaire général.
Pourtant, du côté américain, outre des représentants de laboratoires, seule la première conseillère de l’ambassade américaine à Alger, Mme Elizabeth Moore Aubin, était alors dépêchée à la résidence d’État, El-Mithak.
C’est dire, peut-être, la “grande importance” qu’accordent les autorités algériennes à ce projet. Pour corroborer les propos de M. Ould-Abbès, à travers ce projet, “l’Algérie veut jouer dans la cour des grands”. “Oui ! Nous sommes déterminés à ce que l’Algérie sorte de son statut de pays exportateur-consommateur, pour passer, dans un avenir proche, au statut de producteur-exportateur”, a promis M. Ould-Abbès, rappelant, au passage, le fardeau de la facture de l’importation des médicaments, aujourd’hui, estimée à “2,5 milliards de dollars”.
“En 2015, la production locale couvrira 70% du besoin national”
En attendant la réalisation de ce mégaprojet algéro-américain dont l’édifice sera implanté dans la nouvelle ville de la périphérie algéroise, Sidi-Abdellah, le ministre table, à court terme, sur une couverture à “70%” du besoin national en médicaments. “En 2015, la production locale de médicaments couvrira 70% du besoin national”, a-t-il encore promis, sachant qu’actuellement ce taux varie entre 30 et 40%. Revenant à l’ordre du jour, le ministre estime que le projet de la mise en place du pôle de biotechnologie aura des retombées “très positives” que ce soit en termes de recherches pour en faire une “référence internationale”, mais aussi et surtout en termes de “développement de capacités de production de médicaments innovants issus de la biotechnologie (…)”. Pour M. Ould-Abbès, désormais, “nous pouvons dire que l’Algérie offre, en matière de débouchées et de marchés à l’export, l’avantage d’une double proximité avec l’Europe et l’Afrique, ainsi qu’un marché interne porteur grâce à l’accès généralisé aux soins et à la couverture sociale universelle, l’existence d’un gisement de ressources humaines de qualité, réseau dense d’universités qui facilitera la mise en place de pôles de recherches appliquées”. Ces arguments soutenus par quelques données fournies à l’occasion par les ministres présents, chacun dans son secteur, semblent être suffisamment convaincants pour la partie américaine, dont la représentante n’a pas manqué de s’en féliciter.
De son côté, M. Medelci, qui souhaite voir l’accord algéro-américain transformé en “réalité”, s’en réjouit du fait que “l’Algérie est devenue un partenaire crédible (…)”. “L’accord, c’est déjà une avancée en soi”, a commenté le MAE, invité à mettre cette action sous (son) “œil vigilant”, pour reprendre le propos de M. Ould-Abbès.
Farid Abdeladim
Liberté du 9/10/ 2011
Dim 9 Oct - 21:29