Mardi, l'organisation Greenpeace a annoncé que des traces de substances chimiques toxiques susceptibles de porter atteinte aux organes de reproduction des êtres vivants ont été détectées dans des produits de quatorze grands fabricants de vêtements, parmi lesquels Adidas, Calvin Klein ou encore H&M.
Adidas, Uniqlo, Calvin Klein, Li Ning, H&M, Abercrombie & Fitch, Lacoste, Converse et Ralph Lauren : ces neuf grandes marques font partie des quatorze mises en cause par Greenpeace. En effet, mardi, l'organisation écologiste a annoncé qu'elle avait découvert dans leurs produits des traces de substances chimiques toxiques pour l'organisme, et notamment susceptibles de porter atteinte aux organes de reproduction des êtres vivants.
Pour faire une telle découverte, Greenpeace a acheté dans 18 pays des échantillons de vêtements de ces marques, fabriqués notamment en Chine, au Vietnam, en Malaisie et aux Philippines. Puis l’ONG a soumis ces textiles à des analyses. Le verdict s'est révélé sans appel alors que des produits toxiques appelés éthoxylates de nonylphénol (NPE) ont été détectés dans 2/3 de ces échantillons, a expliqué dans une conférence de presse à Pékin, Yifang Li, en présentant le rapport Dirty Laundry 2 (Linge sale).
Les NPE sont des produits chimiques fréquemment utilisés comme détergents dans de nombreux processus industriels et dans la production de textiles naturels et synthétiques. Déversés dans les égouts, ils se décomposent en nonylphénol (NP), un sous-produit très toxique, explique l’AFP.
Une infiltration de perturbateur hormonal
Or, le nonylphénol est un perturbateur hormonal, a souligné Yifang Li. De plus, il peut contaminer la chaîne alimentaire et s'accumuler au sein des organismes vivants, menaçant leur fertilité, leur système de reproduction et leur croissance. Mais ce problème ne reste pas cantonné aux pays en développement et fabricants de textiles : des quantités résiduelles de NPE sont relâchées quand les vêtements sont lavés. Ces substances s'insinuent ainsi même dans les pays où elles sont interdites.
Après cette publication, les marques Puma et Nike ont signifié leur engagement à éliminer de leurs processus de fabrication toute substance chimique toxique d’ici à 2020. En revanche Adidas n’a exprimé aucun engagement, se contentant d’un communiqué flou, selon la porte-parole de Greenpeace chargée de la campagne des produits toxiques en Asie.
Déjà, le mois dernier, le précédent rapport Dirty Laundry rendu public par Greenpeace, révélait comment les fournisseurs des grandes marques textiles déversaient leurs rejets chimiques en empoisonnant l’eau de certains fleuves chinois.
Maxisciences
Mer 24 Aoû - 17:38