Une équipe internationale vient d’identifier 29 nouveaux variants génétiques associés à la sclérose en plaque. La majeure partie des gènes identifiés est impliquée dans le système immunitaire
La sclérose en plaque est une maladie qui concerne 2,5 millions de personnes dans le monde dont les deux tiers sont des femmes. Elle est plus fréquente dans les pays du Nord et apparaît relativement tôt au cours de la vie, entre 20 et 30 ans. C’est une maladie auto-immune. Le système immunitaire s’attaque à la myéline qui forme une gaine autour de l’axone des neurones permettant à l’influx nerveux de circuler rapidement. Lorsque la myéline est lésée, l’influx nerveux est transmis moins vite. Il en résulte différents symptômes tels que des problèmes moteurs ou une baisse de l’acuité visuelle.
Dans une étude publiée cette semaine dans la revue Nature, des chercheurs ont comparé l'ADN de 9772 personnes atteintes de sclérose en plaques issues de 15 pays et de 17 376 individus sains. Les résultats confirment 23 variants déjà connus et en identifient 29 autres comme facteurs de prédisposition génétique à la maladie.
Un grand nombre de gènes identifiés par ces travaux jouent un rôle essentiel dans le fonctionnement du système immunitaire, en particulier dans la fonction des cellules T (un type de globules blancs responsable de la réponse de défense contre des pathogènes) ainsi que dans l'activation des interleukines (médiateurs des cellules immunitaires). Fait intéressant, un tiers des gènes identifiés dans cette recherche ont déjà été impliqués dans d'autres maladies auto-immunes (telles que la maladie de Crohn et le diabète de type 1), indiquant un processus immunitaire commun à ces pathologies.
Des recherches antérieures avaient également suggéré un risque accru de sclérose en plaques chez les personnes déficientes en vitamine D. Parmi les gènes identifiés aujourd’hui, deux sont impliqués dans le métabolisme de cette vitamine, fournissant des pistes supplémentaires sur un lien possible entre les facteurs de risque génétiques et environnementaux. Ces travaux devraient ouvrir de nouvelles pistes de compréhension de la maladie et de recherche de nouveaux traitements.
J.I.
Sciences et Avenir.fr
11/08/2011