Les pharmacies ne connaissent pas encore de grand rush d’utilisateurs de la carte Chifa. Dix jours après sa généralisation, les détenteurs de cette carte ne se pressent pas pour l’utiliser, découragés par le plafond de 2 000 dinars fixé par la Cnas.
La généralisation de l’utilisation de la carte Chifa ne suscite pour l’heure pas de grand engouement. Les assurés ne se bousculent pas au niveau des pharmacies pour se faire rembourser. Au niveau de la place du 1er-Mai, les pharmaciens interrogés affirment ne pas avoir plus de travail qu’avant l’entrée en vigueur de sa généralisation. Ils continuent de travailler avec les retraités et les malades chroniques plus rodés au système que les autres assurés. Ces derniers semblent quelque peu freinés par le plafond des ordonnances qui ne doit pas dépasser les 2 000 DA. C’est ce qu’explique une assurée qui s’insurge : «Comment les responsables de la Cnas veulent-ils nous pousser à utiliser la carte Chiffa en imposant un seuil aussi peu important. Pensent-ils vraiment qu’il puisse y avoir des ordonnances à moins de deux mille dinars. Je sors de chez les médecins et à moins de me contenter du générique, l’ordonnance dépasse allégrement ce seuil. Je pense que ma carte ne me servira pas à grand-chose. » Un avis partagé par un nombre important d’assurés rencontrés au niveau du centre payeur du port. Ils y étaient pour se faire rembourser de la manière traditionnelle. Dans les locaux climatisés du centre payeur, les assurés attendaient leur tour dans des locaux climatisés. Le centre a lancé une vaste offensive d’information au profit des usagers. Des prospectus sont placardés dès l’entrée. Des fascicules sont mis à leur disposition. Tout est fait pour les encourager à utiliser, activer ou déposer un dossier pour l’acquisition de la carte. Le chef du centre du port estimait hier que l’opération se déroulait chaque jour dans de bonnes conditions. Au quotidien, le centre délivre ou active des cartes Chifa. Les assurés en possession d’une carte depuis plusieurs mois déjà doivent impérativement l’activer, explique-t-il. Après cette opération qui peut être effectuée au niveau de tous les centres payeurs, l’utilisation de la carte peut être immédiate. Quel a été l’impact de la généralisation généralisation de la carte à tous les assurés sociaux ? Le centre enregistre-t-il moins d’afflux ? A ces questions, le directeur dudit centre répondra qu’il est encore trop tôt pour mesurer les effets de la généralisation du système. Au niveau de la capitale, 2 400 000 assurés sociaux et ayants droit peuvent désormais utiliser leurs cartes. 900 000 d’entre eux ont déjà reçu leur carte Chifa. Ceux qui ne l’ont pas peuvent toujours introduire une demande. Il leur suffira de se présenter au centre payeur muni de leur dossier composé d’une photo d’identité sur un fond blanc et d’une photocopie de la carte d’identité nationale ou d’un extrait de l’acte de naissance en plus d’une photocopie de la carte de groupage qui est facultative. La carte, une fois activée, pourra être utilisée auprès des 585 pharmacies réparties à travers la wilaya par une convention avec la Cnas. Une mesure qui n’était pas en vigueur auparavant puisque les retraités et les personnes souffrant de maladies chroniques ne pouvaient bénéficier du tiers payant qu’auprès d’une officine préalablement définie. Une contrainte subsiste néanmoins, le plafonnement des ordonnances qui, dit-on, ne fait pas l’unanimité même à l’intérieur de la Cnas. Des sources affirment que ce montant sera revu à la hausse.
Nawal Imès
Le Soir