La Situation : Notre pays ne produit actuellement que 38% de ses besoins en médicaments. La facture des importations a doublé en quatre ans, passant de 800 millions d’euros à 1 milliard 600 millions.
Lors de la première rencontre avec les acteurs de la santé qui a lieu à l’Institut Pasteur à Dely-Ibrahim, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Djamel Ould Abbès, a précisé que les médicaments importés ont coûté à l’Algérie près de deux milliards de dollars en 2009.
Selon les chiffres avancés par le directeur de la pharmacie au ministère de la Santé, 5 519 visas techniques ont été validés pour 139 opérateurs au titre de l’année 2010 pour l’importation des produits finis. Les médicaments se taillent la part du lion avec 2 688 visas, suivis des consommables (1 124), les réactifs (1 647) et les produits dentaires (60).
Quant à la facture globale des produits pharmaceutiques pour l’année 2009, elle a atteint 1 670,10 millions d’euros. 87% étaient destinés aux médicaments, soit 1 453 647 millions d’euros. Les vaccins représentent 8,63% avec 144 255 millions d’euros, suivis des consommables (2,24%), les réactifs (1,91) et les produits dentaires (0,17%).
Lors de sa rencontre avec les syndicats et les associations professionnelles activant dans le secteur du médicament, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière a qualifié la facture d'importation des produits pharmaceutiques de «lourde», ce qui confirme, selon lui, la dépendance de notre pays par rapport à l'étranger dans ce domaine. La production nationale demeure encore faible, atteignant 533 millions d'euros l'année dernière, précise le ministre qui ajoute que 5 400 médicaments, toutes spécialités confondues, ont été enregistrés à la même période, soit 1 022 appellations internationales communes.
234 DCI ont été fabriqués en Algérie et 166 conditionnés, alors que 239 autres, toutes classes thérapeutiques, sont interdits à l’importation. Selon le ministre de la Santé, notre pays est classé en tête des pays africains en matière de consommation de médicaments par personne, qui estime qu’«il faut, par conséquent, limiter notre dépendance vis-à-vis de l’étranger».
«Le médicament est un produit stratégique, un composant de la souveraineté et de la sécurité nationales. Il est dans l’intérêt national de réduire les importations des médicaments, ainsi que notre dépendance vis-à-vis de l’étranger», a-t-il noté. Le premier responsable du secteur de la santé a, dans ce sens, souligné la nécessité d'encourager le développement de la production nationale. Pour y arriver, les importateurs doivent, selon lui, contribuer au développement de l’industrie pharmaceutique nationale et ce, à travers la formation et le transfert des technologies.
Par ailleurs, le directeur de la pharmacie au ministère de la Santé a fait savoir dans un exposé lors de la rencontre avec les syndicats et les associations professionnelles activant dans le secteur du médicament, que notre pays compte, en plus des 139 importateurs, 98 de fabricants de médicaments, ainsi que 14 conditionneurs.
Selon les chiffres avancés par le directeur de la pharmacie au ministère de la Santé, il existe au total 98 unités de fabrication, dont 60 pour la fabrication des médicaments, 21 pour les consommables, 9 pour les antiseptiques, 3 pour les réactifs, 3 pour les produits dentaires et 2 pour les gaz médicaux.
Brahim Mahdid
le soir du 6/12/2010