Des traitements de courte durée d'antibiotiques peuvent favoriser l’hébergement de gènes de résistance aux antibiotiques jusqu'à deux ans après le traitement, écrivent des scientifiques dans la dernière édition du 3 novembre, de la revue scientifique Microbiology. Des conclusions qui doivent renforcer les principes d’une administration rationnelle et prudente des antibiotiques et, selon les auteurs, la mise en place de nouvelles lignes directrices.
Les chercheurs suggèrent en effet que les bactéries de l'intestin constitueraient un réservoir qui favorise le risque de résistance aux bactéries pathogènes , en contribuant à la survie de ces gènes et concluent que les effets d’un traitement antibiotique à long terme sont plus importants qu'on ne le pensait. En effet, les antibiotiques ont aussi un impact sur la flore microbienne normale de l'intestin humain. Les antibiotiques peuvent altérer la composition des populations microbiennes et permettre à des micro-organismes qui sont naturellement résistants à l'antibiotique de se développer.
L'impact des antibiotiques sur la flore intestinale normale a déjà été étudié à court terme et considéré associé à d'éventuelles perturbations intestinales durant les semaines suivant le traitement. Toutefois, l'examen des impacts à long terme d’une thérapie antibiotique révèle que ce n'est pas toujours le cas. Des études ont montré que des niveaux élevés de gènes de résistance peuvent être détectés dans microbes intestinaux après seulement 7 jours de traitement antibiotique et que ces gènes demeurent présents jusqu'à deux années plus tard, même si le patient, entretemps, n'a pas repris d'antibiotiques.