Le Prix Nobel de médecine 2010 récompense la fécondation in vitro

Le Prix Nobel de physiologie/médecine 2010 a été décerné le 4 octobre à l’embryologiste britannique Robert G. Edwards, pour la mise au point de la fécondation in vitro (FIV).
Longtemps considérée comme une fatalité, la stérilité a été en partie vaincue en 1978 avec une technologie médicale inédite qui a permis la naissance de Louise Brown, le premier « bébé-éprouvette ». Cela grâce à l’obstination de deux hommes : l’embryologiste Robert G. Edwards, de l’université de Cambridge, et le gynécologue de l’hôpital d’Oldham au Royaume-Uni Patrick Steptoe, aujourd’hui disparu. Durant treize ans, ils ont travaillé sans relâche pour parvenir à ce résultat, récompensé aujourd’hui par le Prix Nobel.

De nombreuses péripéties ont jalonné l’histoire de cette découverte. Robert Edwards s’est heurté à de nombreux obstacles : notamment le scepticisme de la communauté scientifique et l’hostilité des opposants à ses expériences. A tel point que le Conseil de la recherche médicale britannique décidait de ne plus le subventionner et il a fallu un don privé pour qu’il puisse les reprendre. Mais il a du aussi faire face à des obstacles techniques. Sur ce point, sa collaboration avec Patrick Steptoe a été déterminante. Ce gynécologue a mis au point une nouvelle technique de prélèvement des ovocytes, la cœlioscopie (ou laparoscopie). Grâce à un instrument optique, le médecin peut remonter jusqu’aux ovaires afin d’en extraire les ovules, sans ouvrir la cavité abdominale. Sans cette avancée, et sans les femmes qui se sont portées volontaires pour ces prélèvements, Edwards n’aurait jamais eu les stocks d’ovocytes nécessaires.

Depuis cette découverte, une nouvelle spécialité de la médecine a émergé. Plus de quatre millions de couples atteints de troubles de la fertilité ont pu mettre un enfant au monde. Et les performances de la FIV ont pu être améliorées grâce notamment à l’ICSI, une technique permettant d’injecter un spermatozoïde directement dans l’ovule, et qui apporte ainsi une réponse à la stérilité chez l’homme. La FIV est aujourd’hui universellement reconnue et a été adoptée presque partout dans le monde.

Le 26 juillet 1978, dans la banlieue de Manchester, en Angleterre, naissait Louise BROWN, le premier enfant conçu hors du corps de sa mère. Elle est la première personne à avoir bénéficié de la fécondation in vitro (FIV). Cette technique a été inventée en 1959 par le docteur Robert Edwards et n'avait été appliquée jusque-là qu'aux lapins.
En France, le premier bébé éprouvette est né en 1982. Il s'appelle Amandine. Aujourd'hui, 500 000 enfants sont nés par FIV (dont 30 000 en France)