Un nouveau test biologique va permettre le suivi de l’infection au VIH en temps réel

Un nouveau test biologique, développé par le centre national de référence du VIH, permet dorénavant, de suivre la transmission actuelle du VIH en France, en distinguant biologiquement les cas d’infection récente (moins de 6 mois) des cas plus anciens. Ce nouvel outil de surveillance va dorénavant permettre le suivi de l’infection au VIH en temps réel et de piloter les campagnes de prévention et de dépistage de manière ciblée, à la fois dans le temps et sur des groupes très spécifiques de population, voire de détecter des dynamiques soudaines d’évolution de l’incidence extrêmement ciblées. Un atout énorme dans la lutte contre le VIH quand on sait justement que seules des politiques extrêmement ciblées peuvent, aujourd’hui, réduire de manière consistante la propagation du virus. Au-delà des résultats, qui confirment encore une fois, la forte prévalence du VIH chez les personnes homosexuelles ou chez les usagers de drogue, ce nouveau test, associé aux caractéristiques des patients recueillies par les cliniciens à l’occasion de la découverte de leur séropositivité, forme une nouvelle méthode qui permet d’ores et déjà à l’Institut de Veille sanitaire (InVS).

Le test d’infection récente a été d’emblée intégré au dispositif de déclaration obligatoire de l’infection par le VIH et intégré dans un modèle mathématique d’estimation de l’incidence élaboré par les centres de contrôles et de prévention des maladies aux Etats-Unis (CDC), adapté au contexte français par l’InVS et suivi par l’agence nationale de recherche sur le Sida et les hépatites virales (ANRS).

Le modèle est basé sur l’extrapolation du nombre de diagnostics classés en infection récente pour obtenir le nombre de nouvelles contaminations dans la population française. Il a permis d’estimer les nouvelles contaminations en France entre 2003 et 2008, pour 6 groupes de population : hommes et femmes hétérosexuels de nationalité française, hommes et femmes hétérosexuels de nationalité étrangère, hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH) et usagers de drogues par voie intraveineuse (UDI).

Principaux résultats :

· l’incidence globale baisse significativement entre 2003 et 2008, sauf pour les HSH et les UDI,

· le taux d’incidence global est estimé à 17 cas annuels pour 100.000 personnes

· 6940 personnes contaminées par le VIH en France durant l’année 2008,

· la quasi-totalité par contact sexuel,

· les nombres de contaminations par rapports hétérosexuels et homosexuels sont quasi identiques,

· les personnes infectées par UDI représentent 1% des nouvelles infections,

· les personnes de nationalité étrangère représentent 23% des nouvelles contaminations.



Sur la population des hommes qui ont des relations sexuelles avec des hommes, le taux d'incidence est 200 fois supérieur au taux d’incidence sur la population hétérosexuelle,

Ce taux est 18 fois supérieur parmi les UDI,
9 fois supérieur chez les personnes hétérosexuelles de nationalité étrangère, en particulier chez les femmes de nationalité d’Afrique subsaharienne.
Une étape primordiale, au-delà des résultats, pour le pilotage de la prévention, du dépistage et de l’accès aux soins