Certains médicaments courants comme le paracétamol peuvent provoquer des hépatites. Les médicaments sont transformés au niveau du foie avant d'être éliminés par les reins, d'où la possibilité d'une toxicité hépatique. Ce type d'hépatites conduit à une mortalité élevée. Dans le cas du paracétamol, il ne faut pas dépasser la dose de 3 g par jour. A forte dose, le patient risque une hépatite et une insuffisance rénale. Le paracétamol est détoxifié dans le foie, et une partie est transformée par l'intervention des cytochromes P450, pour donner une molécule réactive toxique. Cette molécule peut elle-même être détoxifiée dans le foie grâce au glutathion. Si le nombre de molécules de glutathion est insuffisant, des lésions du foie ont lieu. Le jeûne et l'alcoolisme augmentent la toxicité du paracétamol. Le traitement de l'intoxication au paracétamol utilise la N-acétylcystéine qui peut jouer le même rôle que le glutathion.
L'hépatite secondaire à une lésion des cellules du foie après absorption du médicament.Dans ce cas les lésions dépendent de la dose.
L'hépatite par lésion des cellules hépatiques. Cette atteinte n'est pas directement due ou médicaments lui-même mais à un dérivé toxique.
Chez un individu qui présente les symptômes d'hépatite virale sans antécédents infectieux il est nécessaire de suspecter une hépatite médicamenteuse et toxique. En effet l'intoxication à l'origine de l'hépatite médicamenteuse et toxique est difficilement distinguable de l'hépatite virale. Classiquement on décrit deux variétés d'hépatite induites par les médicaments : les hépatites cytolytiques et les hépatites cholestatiques.
L'hépatite cytolytique se caractérise par une nécrose (destruction de cellules hépatiques dont le signe essentiel est l'augmentation des transaminases) et l'hépatite cholestatique associée à une gêne à l'élimination de la bile. Dans ce cas les examens complémentaires constatent une augmentation de la bilirubine qui est un pigment biliaire acide, de coloration rouge tirant sur le jaune et provenant de la destruction de l'hémoglobine contenue dans les globules rouges. Selon la variété d'hépatite, la période de latence (réponse de l'organisme après le début de l'administration de médicaments jusqu'à l'apparition des symptômes) est soit courte (quelques heures) soit plus longue (environ 48 heures).
L'hépatite médicamenteuse touche environ 1 % de la population recevant des médicaments, à l'origine on trouve les médicaments et les substance toxiques (parfois d'origine végétale) suivants (liste non exhaustive) :
Le paracétamol à doses élevées (suicide), étudié ci-dessus.
Le diclofénac
Le disulfirame
Le coamoxyclav
L'ecstasy
Le captopril
Certains champignons (amanites favorites)
L'alcool
Les phénothiazines
Les stéroïdes en 17 a (fluoxymestérone, noréthandrolone
Éthinylestradiol (contraceptifs oraux)
La noréthistérone
L'estolate d'érythromycine
La quinidine
Diltiazem
Le méthyldopa
Les tétracyclines
Le kétoconazole
La phénytoïne procaïnamide
Les antithyroïdiens de synthèse
Le chlorpropamide
La nitrofurantoïne
L'isoniazide
La vitamine A
La zidovudine
Le méthotrexate
La didanosine
L'aspirine
La perhexilline
L'acide valproïque
L'azathioprine
Les diurétiques thiazidiques
Certains métaux lourds
Les dérivés du phosphore et phosphore lui-même
Le tétrachlorure de carbone
Le benzène
les prognathie
La phénylbutazone
Le chloroforme
Le chloramphénicol
L'halothane
Le dantrolène
Le chlorure de vinyle. L'hépatite provoquée par ce produit s'associe à d'autres troubles (destruction des os des phalanges, lésion des ongles des mains, augmentation de l'hypertension de la circulation hépatique, angiosarcomes du foie, troubles circulatoires des doigts (symptomatologie angioneurotique)
Symptômes
Ils sont très variables parfois on ne constate pas de symptômes. Dans ce cas d'hépatite est révélée par une modification des examens obtenus après prélèvement sanguin et plus particulièrement de ceux portant sur le foie : tests hépatiques. Quelquefois l'hépatite médicamenteuse et toxique se révèle par un ictère grave (jaunisse) du à une cholestase (diminution ou arrêt de l'écoulement de la bile dont les composants reviennent dans le sang) secondaire à une insuffisance hépatocellulaire (du fonctionnement des cellules composant le foie. Certaines personnes quand elles sont confrontées à un agent étranger comme un médicament entre autres, mais également un produit toxique pour l'organisme font une réaction idiosyncrasique. Cette sensibilité particulière est due à un phénomène anaphylactique (réaction allergique généralement violente d'un organisme à une substance à laquelle il a déjà été confronté, sensibilisé, lors d'un contact précédent). Le phénomène anaphylactique étant lui-même secondaire à la répétition de petites intoxications.Anorexie (perte d'appétit)
Amaigrissement important
Douleurs de l'hypochondre droit (zone située en dessous des côtes à droite) parfois très violentes
Asthénie (fatigue importante)
Hyperthermie autour de 38 à 39 °C qui dure depuis plusieurs mois parfois
Présence de vomissements contenant du sang
Manifestations allergiques (éruption cutanée, fièvre, douleurs articulaires, présence de ganglions normalement gros ou douloureux
Au Laboratoire
Les analystes de sang décèlent une hyperéosinophilie (augmentation d'une variété de globules blancs les éosinophiles) et quelquefois une augmentation très importante du nombre de globules blancs (surtout en cas d'intoxication alcoolique)
Une anémie
Une thrombopénie (baisse du nombre des plaquettes) pouvant s'expliquer par l'action destructrice trop importante de la rate
L'augmentation des transaminases (2 à 5 fois) touchant essentiellement les ASAT
Le dosage du taux de bilirubine et un taux de Quick doivent être commandés