L’ardoise s’est élevée à 1,8 milliard de dollars
pour les médicaments en 2007, alors qu’elle n’était que de 1 milliard
de dollars pour le blé, la même année.
Les Algériens paient-ils plus cher pour se soigner
que pour se nourrir? Encore une particularité qui figure parmi les
nombreuses équations que doit résoudre l’économie nationale. L’addition
payée par les importations de médicaments en tous genres est salée. «Elle augmente de 20 à 30% par an»,
avait déclaré, sur les ondes de la Radio nationale Chaîne III, le
directeur général de Saidal, Rachid Zaouani. Le marché du médicament en
Algérie, estimé à quelque 1,5 milliard de dollars par an, est donc
porteur à plus d’un titre. L’inconvénient c’est qu’il est tributaire à
70% des importations. Un mal bien algérien? Non.
En tous les cas,
c’est ce qu’ont révélé des experts arabes de l’industrie
pharmaceutique, réunis au Caire depuis samedi, dans le cadre du 12e
Forum des hommes d’affaires arabes. Ces spécialistes du domaine de
l’industrie pharmaceutique ont souligné que les médicaments dans les
pays arabes, sont importés à hauteur de 94%. Si l’on se fie aux
chiffres, on serait tenté de dire que l’Algérie, par rapport à
l’ensemble des pays arabes, est moins exposée au diktat de
l’importation.
La facture risque d’être lourde à porter, toutefois,
en cette période de crise financière doublée d’une spectaculaire chute
des prix du pétrole, les hydrocarbures constituent l’essentiel des
recettes en devises de l’économie algérienne.
A défaut d’une
stratégie nationale de l’industrie du médicament, que pourrait proposer
une initiative commune des pays arabes? Le volume des investissements
dans le secteur pharmaceutique dans le monde arabe s’élève à environ 5
milliards de dollars américains. «Ils profitent, en majeure partie, au secteur privé»,
ont indiqué les experts arabes de l’industrie pharmaceutique, réunis
dans la capitale égyptienne. L’accent a été mis essentiellement sur
l’absence et le peu de coopération entre les pays arabes dans ce
domaine ainsi qu’au manque de sensibilisation qui draine
automatiquement la consommation exagérée des médicaments.
A combien est évalué le potentiel humain et matériel de l’industrie pharmaceutique à travers le monde arabe? «Il
compte actuellement 257 usines spécialisées dans la production de
médicaments, qui emploient actuellement 200.000 citoyens arabes. La
production de médicaments était de près de 6,2 milliards de dollars en
2007 contre 345 millions de dollars en 1975», a indiqué M.Mohamed
Iwahd Tajeddine, président de la Société arabe des industries
pharmaceutiques et équipements médicaux. Le conférencier a aussi mis le
doigt sur l’inexistence d’un organe de parrainage des industries
pharmaceutiques capables d’aiguillonner les différentes firmes en
matière de commercialisation et de complémentarité dans la production.
L’entrave au développement du secteur pharmaceutique, a été identifiée
à travers l’absence de «géants du médicaments» au niveau local et la cherté du médicament.
Autant
dire un casse-tête chinois auquel tente de faire face le leader du
médicament en Algérie. Saidal s’est fixé comme objectif de fabriquer
près de 60% de la consommation nationale d’ici l’horizon 1015 et de
réaliser un chiffre d’affaires de quelque 3 milliards de dollars. Cela
représenterait une vraie bouffée d’oxygène si le défi venait à être
relevé.
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