Un niveau insuffisant de vitamine D peut multiplier jusque par 3 le risque de développer la maladie de Parkinson, selon les résultats d'une étude de cohorte finlandaise, financée par les US National Institutes of Health et publiée dans la revue scientifique Archives of Neurology. Si la vitamine D pourrait agir comme un antioxydant et régler l'activité des neurones, les chercheurs ignorent encore à quel niveau, si trop élevé, elle pourrait aussi être toxique pour l’Homme.
L’étude, réalisée par des chercheurs de l'Institut national de la santé finlandais a suivi 3.173 Finlandais, ne présentant au départ ni maladie de Parkinson et ni troubles psychotiques, âgés de 50 à 79 ans et sur une période de 29 ans. Les scientifiques ont mesuré le niveau de vitamine D dans le sang des participants et le risque ultérieur de développer la maladie de Parkinson au cours de la période d’étude, en fonction de leur taux sanguin de vitamine D. L’objectif de l’étude était donc de déterminer si les niveaux de vitamine D peuvent prédire des décennies plus tard, un développement de la maladie de Parkinson. Les cas de maladie de Parkinson ont été diagnostiqués et vérifiés par 2 cliniciens et les patients finlandais présentant la maladie ont suivi un traitement médicamenteux (gratuit) dès diagnostic, après prescription de leur neurologue traitant.
Le risque accru de développer la maladie de Parkinson se situe chez les patients ayant le plus faible taux de vitamine D (en comparaison de patients ayant le niveau le plus élevé). Toutefois, la Finlande est un pays de latitude nord et tous les participants présentaient des niveaux relativement faibles de vitamine D, produite par l’organisme en fonction de l’exposition au soleil. D’autres association de la maladie ont été identifiées, avec l'âge, le sexe, l'état matrimonial, les loisirs, l'activité physique, le tabagisme, la consommation d'alcool, l'IMC, le diabète, l'hypertension artérielle, le taux de cholestérol sanguin et… la saison pendant laquelle la mesure a été prise.
D'autres recherches seront nécessaires pour confirmer que cette association est également vérifiée sur de grandes cohortes de personnes sous d’autres latitudes, présentant des niveaux de vitamine D plus élevés.
Le risque relatif de développer la maladie de Parkinson s’avère réduit de 67% pour les 25% des patients présentant les niveaux de vitamine D les plus élevés, par rapport aux patients ayant les niveaux les plus faibles en vitamine D.
Quel est le niveau optimal de vitamine D pour le cerveau ? Si les chercheurs ignorent encore quel est le niveau de vitamine D qui pourrait devenir toxique pour les humains, ils suggèrent néanmoins que le niveau optimal en vitamine D serait de 75-80 nmol / l.
Comment agit la vitamine D ? Si le faible niveau sérique de vitamine D prédit un risque élevé de maladie de Parkinson, c’est que la vitamine D pourrait agir comme un antioxydant et régler l'activité des neurones. Il se trouve aussi que l'enzyme qui fabrique la forme active de la vitamine D se trouve en concentration élevée dans la région du cerveau la plus affectée par la maladie de Parkinson.
Malgré les limites de l’étude, reconnues par les chercheurs, comme le petit nombre de cas avérés au sein de la cohorte, la prise d’une mesure unique de vitamine D, la conservation relativement longue des échantillons de sang ou l’absence de données sur l'apport alimentaire en vitamine D des participants, cette étude préliminaire apporte «les premières conclusions prometteuses sur l’association vitamine D- Parkinson