Les vêtements
Les vêtements sont déjà un moyen de photoprotection.
Trois facteurs influencent la transmission des UV :
L'humidité : un vêtement mouillé arrête moins les UV qu'un vêtement sec ;
La couleur : une couleur foncée assure une protection contre les UV et le visible, une couleur claire une protection contre les infrarouges ;
La matière et la densité du tissage : le meilleur coefficient de protection (CP) est assuré par les tissages serrés comme la serge de coton (CP blue-jean = 1571), la soie (CP=162) ou les polyesters brillants (CP satins imprimés = 578 à 828).
Les moyens classiques doivent être aussi utilisés : ombre d'un parasol, chapeau, lunettes, port d'un T-shirt.
La photoprotection topique
La photoprotection topique est assurée par des préparations antisolaires, formées par l'association de principes actifs (les "filtres" et les "écrans") solubilisés ou dispersés dans un excipient. Ces produits dépassent le domaine de la cosmétologie pour entrer dans celui de la médecine préventive.
Pendant longtemps, les cosmétiques solaires utilisés pour protéger la peau du soleil ont eu pour but essentiel d'éviter au sujet normal des coups de soleil pénibles en lui permettant de mieux bronzer et d'hydrater sa peau, pendant et après les bains de soleil. C'étaient surtout des produits anti UVB.
Ensuite, la cosmétologie solaire s'est orientée vers le problème du vieillissement accéléré par le soleil pour essayer de prévenir les effets cumulatifs d'expositions répétées et d'éviter au sujet normal allant au soleil, trop de rides, de taches etc... Des filtres solaires UVA ont donc été ajoutés pour garantir une protection plus large.
Actuellement, l'attention se concentre sur la prévention des cancers de la peau au travers de la protection solaire.
Les filtres solaires divisent par 10 le risque de cancers cutanés. Mais ils sont nettement sous-utilisés, souvent par ignorance des conséquences sévères de l'exposition aiguë aux rayonnements solaires.
Le choix de la forme galénique s'oriente vers les émulsions hydrophile/lipophile qui sont stables à l'eau et demeurent sur la peau lors des fortes transpirations. La consistance est choisie selon le territoire d'application, crème pour le visage, lait pour le corps, stick pour les zones fragiles (lèvres, nez). Les solutions huileuses ont rarement un indice de protection élevé.
Les filtres protecteurs sont des molécules synthétiques qui assurent une protection photochimique par absorption sélective de certains photons. Elles absorbent l'énergie des rayons ultraviolets. Il n'existe pas de filtre chimique efficace sur l'ensemble du spectre UV. Il existe des filtres à spectre d'absorption étroit, sélectifs des UVB (benzimidazoles, benzylidène camphre, cinnamates, esters de l'acide para-amino-benzoïque PABA) et des filtres à spectre large qui sont efficaces dans l'UVA (benzophénones, dérivés du dibenzoylméthane). Sur le plan qualitatif, pour obtenir le maximum d'absorption spectrale, plusieurs filtres sont habituellement associés sans dépasser une concentration de 6-8% dans le produit fini. Sur le plan quantitatif, l'absorbance de chaque filtre est fonction de sa concentration.
L'oxybenzone est responsable de 50% des allergies aux produits solaires.
Les filtres minéraux ou substances "écrans" sont constitués de poudres microscopiques inertes opaques (dioxyde de titane, talc, mica, oxyde de zinc, oxyde de fer, kaolin...) qui réfléchissent la lumière comme des miroirs microscopiques. Ils assurent une protection physique par réflexion et diffusion du rayonnement UV et visible. Ils n'entraînent pas d'allergies et absorbent à la fois les UVA et les UVB. Leur efficacité dépend de leur concentration, laquelle dépasse rarement 5% compte tenu de leur fort pouvoir couvrant (coloration inesthétique). Les micropigments qu'ils contiennent doivent être répartis de façon très régulière dans l'émulsion qui est étalée sur la peau. Il suffit en effet d'un trou microscopique entre ces particules pour que les rayons traversent.