Le syndrome des ovaires micropolykystiques ou dystrophie ovarienne est dû à un environnement hormonal défavorable (excès d'androgènes non aromatisables, défaut de récepteurs de la FSH, excès de certains facteurs de croissance locaux), qui bloque la maturation folliculaire. Il en résulte un nombre anormalement élevé de petits follicules au niveau du cortex ovarien, donnant à l'ovaire son aspect micropolykystique. Il s'y associe une hypertrophie du stroma, favorisée par un excès de LH circulante, et certains facteurs de croissance tel que l'insuline. L'élévation de la LH circulante est favorisée par un taux d'oestrogènes anormalement élevé, lié à une aromatisation périphérique des androgènes produit par les stroma ovarien, dont le développement est favorisé à son tour par la LH. Il en résulte un auto entretien du phénomène. Par ailleurs, la diminution du taux de FSH, liée au taux d'oestrogènes élevé, et la diminution de l'activité des récepteurs de la FSH, lié à l'excès des androgènes ovariens, entrainent une absence de maturation folliculaire. Le syndrome des ovaires micropolykystiques est le plus souvent idiopathique lié à un dysfonctionnement primitivement ovarien. Plus rarement, il est associé à une autre endocrinopathie.
Le syndrome débute le plus souvent dès ou peu après la puberté. Les manifestations cliniques sont :
- une oligospanioménorrhée ou une aménorrhée
- un hirsutisme ou d'autres signes d'hyperandrogénie (acnée, hyperséborrhée)
- une obésité.
La consultation peut également être motivée par une hypofécondité liée à l'anovulation chronique
traitement
Le traitement est essentiellement celui des symptômes.
Il sera effectué par une équipe spécialisée (endocrinologie, gynécologie médicale).
Il est parfois amélioré par la résection (le chirurgien retire) cunéiforme (une partie superficielle) des deux ovaires par cœliochirurgie, ou par laser. La résection d'une partie de l'ovaire permet parfois de produire des ovulations, c'est-à-dire l'apparition d'un ovule éventuellement fécondable. Une intervention chirurgicale autorise à nouveau l'ovulation dans la moitié des cas mais ne modifie pas l'hirsutisme.
L'induction de l'ovulation, quand la femme le désire, ouvre la voie à une grossesse. Les résultats ne sont pas très bons. Le rétablissement d'un cycle ovulatoire se fait par un inducteur de l'ovulation (clomifène 50-200 mg par jour pendant cinq jours).
Un traitement par antiandrogène (médicament contre la sécrétion d'hormones mâles) est proposé aux femmes qui ne désirent pas de grossesses. Ce traitement permet de régulariser les règles et de faire diminuer la pilosité en quelques mois. Un traitement à base de progestérone donné dix jours par mois permet de rétablir généralement l'équilibre hormonal des oestrogènes et de la progestérone. Il provoque d'autre part des hémorragies de privation apparaissant régulièrement.
Enfin, la contraception orale fait quelquefois disparaître les kystes.
Quant à l'hirsutisme, des épilations peuvent être effectuées par une institution spécialisée. Celles-ci sont préférables aux antiandrogènes (cyprotérone, spironolactone) et aux anticonceptionnels.
En présence d'une hyper insulinémie (excès d'insuline dans le sang), certaines équipes préconisent un régime hypocalorique et de la metformine.
Les facteurs de stimulation des gonadostimulines sont quelquefois utilisés sous forme pulsatile entraînant une induction de l'ovulation ou sous forme continue pour le traitement de l'hirsutisme.
En présence d'une obésité, un régime hypocalorique est le plus souvent nécessaire. La perte de poids entraîne automatiquement une diminution de la sécrétion d'hormones mal par les ovaires. Ceci indique qu'il est donc important de faire comprendre à la patiente souffrant d'une maladie des ovaires polykystiques qu'il est nécessaire de perdre du poids. La perte de poids entraîne également la baisse de la sécrétion des oestrogènes et une diminution de la résistance à l'insuline.
Comparaison entre deux médicaments des ovaires micro polykystiques destinés à combattre le risque métabolique cardio vasculaire
Les Drs Luque-Ramirez M, Alvarez-Blasco F, et collaborateurs du département d'endocrinologie de l'hôpital universitaire de Madrid, dans le journal médical J Clin Endocrinol Metab. du 10 avril 2007, rapportent les effets de l'oestradiol associé à l'acétate de cyprotérone (Diane) versus la metformine (glucophage) sur les risques métaboliques cardio vasculaires chez les femmes souffrant d'OMPK (ovaires micro polykystiques - PCOS).
Les auteurs ont suivi de manière randomisée 34 patientes souffrant d'OMPK. Le premier groupe a reçu un traitement oral de metformine (850 mg deux fois par jour) et les autres une pilule appelée Diane 35 (35 mcg d'ethinyl oestradiol + 2 milligrammes d'acétate de cyproterone)
Les mesures de l'hyper androgénie, du profil lipidique , de la tolérance glucidique ainsi que la sensibilité à l'insuline furent notées au jour zéro, après 12 et 24 semaines de traitement.
Les patientes sous Diane ont eu une réduction plus importante de leur score d'hirsutisme et des taux d'androgènes sériques en comparaison avec la metformine. La régularité menstruelle fut restaurée chez toutes les patientes traitées par Diane en comparaison avec seulement 50 % de celles qui recevaient la metformine. D'un point de vue contraire l'index de sensibilité à l'insuline a augmenté avec la metformine mais n'a pas évolué avec la pilule Diane. Aucune différence ne fut notée dans la fréquence des anomalies du test de tolérance au glucose et dans les mesures des lipides.
En conclusion selon les auteurs la pilule Diane apparaît être supérieure à la metformine pour contrôler l'hyper androgénie et pour restaurer la régularité menstruelle chez les patientes souffrant d' OMPK et n'est pas associée avec une aggravation du risque métabolique cardio vasculaire de ces femmes.