Après Gaza, n’étions nous pas tous impuissants ? Devant les images du massacre que les média banalisent, devant les calomnies, les inversement de rôles, les excuses bidons, qui nous parvenaient du nord... Mais encore, qu’aurait-t on bien pu faire, nous algériens ? Étant bien trop loin, contrairement aux égyptiens. Pas assez riches, contrairement aux Saoudiens.
Sortis manifester par milliers, rassurés de voir, que même ceux qui l’ont fait par millions n’ont pas arrêté les bombes, nous n’avons rien fait. Mais était ce de notre faute ? Non! Nous n’y pouvions rien ! – Même que nous avions tous envie de faire quelque chose mais wech t7eb, Allah ghaleb..
Sauf que voilà, ce sentiment d’impuissance s’il nous a bloqué, d’autres ont réussis à le contourner! Des gens pas plus riches, et encore plus loin que nous, ont fait d’un rêve partagé par des millions, une réalité historique !
Cinq mois est le temps qu’il a fallu à leur projet pour rentrer dans les mémoires. Une initiative simple, tellement « possible », celle d’organiser un convoi, d’ambulances et de camions remplis de toutes sortes d’aides : vêtements, jouets d’enfants, nourriture, tout était à prendre. Ensuite et surtout, partir d’Angleterre par route jusqu'à Gaza! Passer par la France, Espagne, Maroc, Algérie, Tunisie, Libye, Égypte, acquérir une médiatisation mondiale, et rentrer par Rafah, brisant ainsi le blocus. Les camions et ambulance resteraient en Palestine, et leurs conducteurs rentreraient par d’autres moyens.
L’idée fut lancée alors, par le membre du parlement britannique George Galloway, dans la semaine d’un certain 14 février, avec un appel à faire de la Saint Valentin, une occasion de donner de l’amour a ceux qui en ont réellement besoin. Le peuple y répondit ! En quelques semaines une centaine de camions, ambulances, caravanes, bus, et trois fois plus de gens prêts a tenter l’aventure ! Toute cette envie, jadis soumise au sentiment d’impuissance, s’est vue révélée, transformée en une force constructive ! Un élan de générosité surprenant ! Chacun d’eux donnait ce qu’il pouvait, et ils étaient beaucoup à vouloir le faire ; heureux de voir qu’on le leur permit. Et aux dons britanniques, ce sont vu rajoutés tous ceux des pays qu’ils traversèrent, faisant de Viva Palestina, la mission de tous.
Leur passage par chez nous débuta le 21 février à Maghnia ou ils étaient attendus à la frontière marocaine,ouverte pour l’occasion, par des milliers d’algériens. Arrivé à Alger deux jours plus tard, le convoi fut chaudement accueilli par les masses.Il reprit ensuite sa route dans ce voyage d’autant plus fatigant que notre pays est grand. Pour rejoindre enfin, la Tunisie « dans les larmes et les acclamation des foules d’algériens qui nous ont accompagné à la frontière», témoigne l’un des membres du convoi.
En 23 jours, et à travers trois continents, les 300 personnes du convoi portant les espoirs de quelques millions, firent que le rêve se réalisa !
Le 9 mars dernier, « La ligne de vie pour gaza » arriva à destination, avec tout l’amour, toute la symbolique et l’humanité qu’elle transporte. Elle brisa alors l’embargo, réussissant la où les politiques ont échoués. Le convoi apporta ce jour là, bien plus qu’une aide, un espoir de changement, une croyance en le peuple, en l’initiative, en le pouvoir de chacun.. Il montra qu’on pouvait contrer la violence, autrement que par la violence. Que le sentiment d’impuissance, n’est par définition qu’un sentiment, qu’il peut être surpassé, lorsque la volonté et la foi en la possibilité du changement y est.
George Galloway, parlementaire anti-sioniste, d’abord connu dans le monde pour son combat politique contre l’invasion de l’Iraq, ensuite pour le retrait des troupes britanniques, lance aujourd’hui, un nouvel appel, en Amérique cette fois ci, il va encore plus loin, s’appuyant sur le succès qu’a connu cette compagne, il a un espoir plus grand, 10 millions de dollars, 500 personnes.
Médiatiser la cause palestinienne aux états unis, beau rêve me direz vous. A suivre...
Yasmine G, Saha Mag, Le journal du Chalet.