La dengue est aujourd’hui endémique dans plus de cent pays alors qu’elle n’était présente que dans neuf dans les années 70. Plus de 2,5 milliards de personnes sont sous la menace de cette fièvre aux conséquences parfois sévères.
Explosion du nombre de cas
La dengue est une maladie virale transmise à l’être humain par un moustique, qui est porteur du virus. Fièvres, maux de tête, douleurs musculaires et articulaires sont les symptômes les plus fréquents de la dengue. Cependant il existe une forme hémorragique sévère, plus rare, potentiellement mortelle.
L'incidence mondiale de la dengue progresse de façon spectaculaire au cours des dernières décennies, signale l’organisation Mondiale de la Santé dans un bulletin spécial. Aujourd’hui cette maladie est fréquente dans les régions tropicales et subtropicales du monde entier, principalement dans les zones urbaines et semi-urbaines.
Le principal vecteur de la dengue est le moustique Aedes aegypti, mais le moustique tigre, Aedes albopictus, est également capable de transmettre la maladie. Cette espèce, présente depuis quelques années en Italie, a été observée en France pour la première fois en 2004, dans les Alpes-Maritimes et depuis deux ans les médecins observent des cas de dengue autochtones en France
Pas de traitement hormis la lutte contre les moustiques
Il n'existe aucun traitement, ni vaccin, spécifique contre la dengue, mais la détection précoce et l'accès aux soins médicaux appropriés abaisse les taux de létalité en dessous de 1%. Hormis cela, pour contrôler la maladie et éviter une plus grande dissémination des cas, l’OMS appelle à renforcer la lutte contre les moustiques vecteurs. Contrairement à d'autres moustiques Aedes aegypti est un piqueur de jour, préférentiellement tôt le matin et le soir avant le crépuscule. Les moustiquaires n’ont donc que peu d’utilité face à cet insecte.
Quelques mesures simples peuvent toutefois limiter sa prolifération : d’abord supprimer toutes les eaux stagnantes propices à la reproduction des moustiques (pots, vases, etc), adopter des protections personnelles (vêtements à manches longues, répulsif, moustiquaires) et en cas d’épidémie importante pulvérisation spatiale d’insecticide. Enfin, il est important de soutenir la recherche scientifique, plusieurs candidats vaccins sont actuellement en cours de développement.
Joël Ignasse
Sciences et Avenir.fr
25/01/2012