Une étude redéfinit l’effet placebo comme faisant partie prenante d’un traitement efficace. Ce n’est pas médicament ou placébo, mais c’est médicament et placebo.
Selon une étude parue dans le journal Médecine Psychosomatique (Psychosomatic Medicine) , des chercheurs ont utilisé l’effet placébo pour traiter avec succeès le psoriasis de patients avec un quart ou la moitié de leur dose habituelle d’un médicament stéroïdien largement répandu. Les premiers résultats chez les patients humains suggèrent qu’une nouvelle technique pourrait améliorer le traitement dans le cadre de plusieurs maladies chroniques qui impliquent l’état mental ou le système immunitaire, comme l’asthme, la sclérose en plaques ou la douleur chronique.
En concevant des traitements qui mélangent des médicaments actifs et un placébo, les chercheurs de l’Université du Centre Médical de Rochester espéraient maximiser les bénéfices du médicament, réduire les effets secondaires, augmenter le nombre de patients prenant leur médicament et élargir l’utilisation du médicament, par ailleurs limitée par le risque d’addiction ou de toxicité. Selon les auteurs, utiliser seulement une fraction de la dose du médicament habituel pour obtenir les mêmes effets pourrait aussi rendre possible une réduction des coûts de la santé.
La publication est le produit de décennies de recherche dans le domaine émergeant de la "psychoneuro-immunologie", qui considère que
la capacité du système immunitaire humain à combattre une maladie est liée à l’état d’esprit d’une personne. Les pensées et l’humeur sont capturées dans des éléments neurochimiques qui causent la libération d’hormones qui interagissent avec les cellules qui luttent contre la maladie.
L’équipe de cette recherche a choisi le psoriasis pour leur première expérience humaine parce que c’est une maladie chronique, elle empire quand les gens se sentent stressés et implique le système immunitaire. La condition cause douleur et inconfort chez des millions de personnes, souvent héritée et irritante, qui pousse le système immunitaire à provoquer une production trop rapide de cellules de la peau, ce qui résulte en des tâches rouges et de la peau morte qui pèle.
"Notre étude apporte la preuve que l’effet placebo peut rendre possible le traitement du psoriasis avec une quantité de médicament qui pourrait autrement être trop faible pour marcher" explique le Dr Robert Ader. "Alors que ces résultats n’en sont qu’au stade préliminaire, nous pensons que le monde médical devrait reconnaître la réaction de l’esprit face à la médication comme ayant un rôle puissant sur les effets des médicaments, et commencer à en profiter" dit Ader, l’auteur principal de l’étude.
Manifestement, l’effet placebo ne peut pas aider les patients inconscients, ni remplacer les substances que le corps est incapable de produire lui-même, ajoute-t-il. En l’absence d’îlots de cellules fonctionnelles, par exemple, les placebos ne peuvent pas stimuler la libération d’insuline chez un diabétique de type 1.