La bronchiolite du nourrisson est un problème de santé publique qui revient chaque année de septembre à avril.
Dans les pays industrialisés, c’est la plus fréquente des manifestations respiratoires chez les enfants de moins de 2 ans. Le plus souvent bénigne, cette maladie touche chaque hiver, en France par exemple, près d’1 nourrisson sur 3, les moins de 6 mois étant les plus touchés.
DÉFINITION
La bronchiolite est une infection banale des petites bronches, bronchioles, due, dans 70-80% des cas, à un virus répandu et très contagieux : le VRS (virus respiratoire syncitial). L’infection se caractérise par une obstruction des bronchioles accompagnée de sibilants (sifflements caractéristiques se produisant lors de la respiration).
CAUSES
Le VRS est l’agent pathogène respiratoire le plus commun responsable de l’infection chez les nourrissons et les jeunes enfants. Extrêmement contagieux, il se transmet par inhalation (toux, éternuements) ou contact cutané (mains, objets contaminés). D’autres virus tels que les adénovirus, les rhinovirus, les virus influenzae et parainfluenzae peuvent également transmettre l’infection mais ils sont beaucoup plus rares. Les collectivités (écoles, crèches…) et les transports en commun sont des lieux propices à la contamination.
SYMPTÔMES
Les 1ers signes laissant suspecter une bronchiolite sont un rhume et une toux sèche, sans fièvre pendant environ 2 jours. Puis, une fièvre soudaine apparaît accompagnée de toux avec gêne respiratoire. Les symptômes suivants, pouvant parfois s’aggraver, sont caractéristiques de l’infection:
- nez qui coule,
- difficultés à respirer (polypnée et distension thoracique),
- sifflements bronchiques lors de la respiration,
- toux,
- accélération de la respiration,
- agitation, notamment pendant le sommeil,
- difficultés pour boire le biberon.
DIAGNOSTIC
En cas de doute après observation des symptômes ci-dessus, la présence de VRS peut être confirmée par un examen ELISA des sécrétions nasopharyngées ou par immunofluorescence. Aux urgences, la mesure de la saturation en O2 est l’examen le plus important : les valeurs seuils nécessitant une hospitalisation sont comprises entre 92 et 95%.
TRAITEMENTS
Le traitement repose principalement sur la kinésithérapie respiratoire quotidienne. Elle permet de désencombrer les bronches obstruées par les sécrétions provoquées par le virus. Du sérum physiologique peut être prescrit afin de désobstruer le nez. En cas de fièvre trop élevée, des antipyrétiques (paracétamol, aspirine) sont prescrits. Si des complications cliniques de type otites sont détectées, des antibiotiques sont alors recommandés mais ils n’auront pas d’effet sur le VRS ou les autres virus.
PRÉVENTION ET CONSEILS À L’OFFICINE
Afin de minimiser les risques de contraction de la maladie :
- éviter les lieux publics,
- si l’adulte a un rhume, ne pas embrasser l’enfant sur le visage,
- se laver les mains (eau + savon) avant et après les soins prodigués au bébé,
- aérer quotidiennement la chambre de l’enfant, la température ne doit pas excéder 19-20°C,
Toutes ces mesures ne suppriment pas le risque de contagion mais elles le diminuent.
En cas d’infection, il est indispensable de surveiller le nourrisson sur différents points :
- l’hydratation : les apports hydriques recommandés sont de 100-110 ml/kg/j pour un bébé de moins de 6 mois et de 80 ml/kg/j au-delà,
- la nutrition : désobstruer les voies pharyngées avant le repas,
- penser à découvrir le nourrisson en cas de fièvre.