Le Ministère français de la santé communique à son tour, sur l’émergence des souches d’entérobactéries NDM-1", hautement résistantes aux antibiotiques et rappelle que le seul cas confirmé en France concerne un patient porteur mais ne présentant pas d’infection liée à la bactérie. Néanmoins, le Haut Conseil de Santé Publique (HCSP), sollicité par la Direction générale de la Santé, publie ses recommandations.
Ces bactéries ont été retrouvées notamment en Grande-Bretagne, en Belgique, au Canada, en Suède, aux Etats-Unis et en Australie chez des patients ayant été hospitalisés et/ou opérés pour la plupart dans le continent indien.
Le Ministère précise qu’un seul cas est intervenu en France en avril 2010 : Ce cas concerne un patient français de retour après une hospitalisation en Inde qui est simplement porteur et ne présente pas d’infection liée à la bactérie. Il reste hospitalisé pour une toute autre pathologie.
En France toujours, précise le Ministère, quelques rares bactéries présentant une résistance similaire mais porteuse d’un gène autre que NDM-1 ont été mises en évidence de manière isolée depuis 2004 et deux épidémies nosocomiales d’une dizaine de cas chacune avec de telles bactéries sont survenues dans les six derniers mois : l’E. coli par exemple (responsable d’infections urinaires, bilio-digestives, gynécologiques…) a connu en France entre 2004 et 2008 une augmentation proche de 90 % de son taux de souches résistantes aux fluoroquinolones (Voir visuel ci-contre). Ainsi, 12% des souches d’E. coli dans les infections urinaires en ville sont résistantes aux fluoroquinolones.De même, le taux de souches de S. pneumoniae non sensibles à la pénicilline, s’élève à près de 30%. Dans la plupart des situations, le premier patient venait d’un hôpital étranger.
La revue The Lancet a publié le 11 août 2010 une étude sur l’émergence et la diffusion des NDM-1 » résistantes à toutes les ß-lactamines (pénicillines et céphalosporines) ainsi qu’à des antibiotiques très puissants, les carbapénèmes (à usage hospitalier).
Le Haut Conseil de Santé Publique (HCSP), sollicité par la Direction générale de la Santé début 2009 a proposé des mesures de gestion, aux établissements et aux professionnels de santé, permettant de réduire les risques d’émergence et de maîtriser la diffusion des résistances.
· mise en œuvre d’un dépistage de ces bactéries chez des patients ayant séjourné dans un hôpital étranger ;
· renforcement des mesures d’hygiène (mesures barrières, isolement septique, lavage antiseptique des mains, etc.) autour de tels patients ;
· renforcement de la surveillance nationale de la résistance à certains antibiotiques ;
· rappel des règles de bon usage des antibiotiques.
· Information sur la résistance des micro-organismes aux antibiotiques
Ces recommandations sont similaires à celles adoptées par le National Health Service britannique, actuellement « sous alerte », depuis le 15 août 2010.
L’émergence de bactéries résistantes aux antibiotiques est un phénomène qui est apparu pratiquement dès le début de l’utilisation de ces produits. Ces émergences liées à une utilisation trop large et inadaptée des antibiotiques ont fait rappeler à plusieurs reprises, aux usagers, le bon usage des antibiotiques par l’Assurance Maladie et ont fait l’objet d’une communication de l’Académie nationale de Médecine.