Dès février 2010, les données concernant la méphédrone recueillies par l’OEDT (Observatoire européen des drogues et toxicomanies) et Europol ont permis de lancer une procédure de recueil d’information sur cette nouvelle drogue, auprès de l’ensemble des pays européens dans le cadre de l’échange d’informations, de l’évaluation des risques et du contrôle des nouvelles substances psychoactives. A l’issue de son étude, la Commission nationale des stupéfiants et des psychotropes de l’Afssaps vient de confirmer la décision de la ministre de la santé qui avait classé comme stupéfiant la 4-méthylmethcathinone ou méphédrone, par arrêté du 7 juin 2010. Le problème, la méphédrone, n’est pas interdite en France…
En raison de ses effets psychoactifs, de sa toxicité et du potentiel d’abus et de dépendance, la mephedrone avait été classée mi-juin comme produit stupéfiant à la demande du Ministère de la Santé. La mephedrone fait partie de ces nouvelles drogues qui imitent l’effet de l’ecstasy ou des amphétamines, en libre accès sur Internet, accessibles pour 9 € à 17 € le gramme. Venue de laboratoires chinois, après avoir envahi l'Angleterre, l'Irlande, l'Italie, la Suède et la Finlande, la mephedrone est largement répandue en Europe et arrive en France.
Appelée également 4-MMC, Meow Meow, M-Cat, c’est une substance qu’on inhale, à effet stimulant et euphorisant, proches de ceux de l’ecstasy et de l’amphétamine mais seraient moins puissants selon le site américain erowid.org, référence en matière d’effets des substances psychoactives. C’est un analogue synthétique de l’amphétamine cathinone que l’trouve naturellement dans les feuilles de khat. Son effet qui durerait 2 à 3 heures avec un temps de retour très variable selon les personnes.
Les effets rapportés sont :
· au niveau du système nerveux central : des hallucinations, des maux de tête, des insomnies, des angoisses, de l’anxiété et une paranoïa.
· au niveau du système cardiovasculaire : une tachycardie, des palpitations, une vasoconstriction périphérique (lèvres, visage, paumes des mains, extrémités des mains et pieds bleus et froids).
Plus, nausées, vomissements, diarrhée, sécheresse de la bouche, perte d’appétit ; fluctuations de température, sueurs froides ; bruxisme ; respiration accélérée, douleurs articulaires ; saignements de nez (irritation lors de l’administration nasale) ; pupilles dilatées ; difficultés à uriner ; problèmes sexuels.
Le problème, la méphédrone, n’est pas interdite en France, elle l’est au Danemark, en Suède, en Allemagne, en Norvège ainsi qu’en Croatie, Estonie et Roumanie. En Angleterre, rangée dans la même classe que les amphétamines, sa possession est punie de 5 ans de prison.
A l’issue de son étude, la commission nationale des stupéfiants et des psychotropes confirme la décision de la ministre de la santé qui avait classé comme stupéfiant la 4-méthylmethcathinone ou méphédrone et ses sels, par arrêté du 7 juin 2010. Prenant en compte les données disponibles relatives aux effets psychoactifs, au potentiel d’abus et de dépendance et à la toxicité ainsi que des données épidémiologiques concernant l’usage de la méphédrone, la Commission décide de l’inscription de la méphédrone sur la liste des stupéfiants, souhaite la poursuite de la surveillance de son utilisation et celle des autres cathinones.