Un puissant séisme, dont l'épicentre se situe à 115 km au large de Concepcion, a secoué Santiago pendant une minute et demie dans la nuit de vendredi à samedi, à 3 h 34 du matin, heure locale. Son épicentre a été localisé dans l'océan Pacifique, à 325 km au sud-ouest de Santiago, à une profondeur de 35 km.
En pleine nuit, les Chiliens terrorisés sont sortis dans les rues, certains en pyjamas, alors que des jeunes quittaient les discothèques.
L'institut de surveillance géologique des États-Unis a évalué sa magnitude à 8,8, mais le réseau de surveillance sismique de Strasbourg l'évalue à 8,2.
L'état de catastrophe naturelle a été décrété dans le centre du pays. De nombreux bâtiments, dont des ponts, se sont effondrés. L'électricité et le téléphone sont coupés, ce qui rend difficile une bonne évaluation de la situation. L'eau a aussi été coupée. L'aéroport de Santiago du Chili a été fermé pour au moins 24 heures.
Des véhicules circulaient sur une autoroute qui s'est effondrée pendant le tremblement de terre.
Cent vingt-deux morts ont été confirmés, mais vu l'ampleur du séisme, les autorités prévoient que le bilan va s'alourdir.
Ce sont les zones côtières, avec une population de trois millions d'habitants, qui seraient les plus touchées. La ville de Concepcion, la deuxième ville du pays, serait donc beaucoup plus touchée que Santiago, situé un peu plus à l'intérieur du pays. Plusieurs craignent des bilans très lourds pour les petites agglomérations situées le long de la côte où les constructions seraient moins modernes que dans les grandes villes.
Onze répliques ont été enregistrées, dont cinq d'une magnitude égale ou supérieure à 6, dans les deux heures et demie qui ont suivi la première secousse.
L'Union européenne et d'autres pays ont proposé leur aide au Chili, mais sa présidente a indiqué que les autorités chiliennes « n'avaient besoin de rien de spécial » pour le moment.
Mme Bachelet présidente du chili avait aussi déclaré plus tôt qu'une énorme vague avait touché les îles Robinson Crusoé, à 660 km des côtes chiliennes. La zone de frappe est habitée, mais aucune victime n'a encore été signalée.
Le Centre d'alerte au tsunami du Pacifique affirme que les niveaux marins indiquent qu'un tsunami a été généré. Une vague de tsunami de 2,43 mètres s'est d'ailleurs abattue sur la ville côtière de Talcahuano.
La secousse enregistrée au Chili a été plus violente que celle qui a ravagé Haïti le 12 janvier dernier, et coûté la vie à au moins 230 000 personnes. Le Chili, l'un des pays les plus développés d'Amérique latine, est toutefois beaucoup mieux préparé à faire face à un tremblement de terre. Le pays dispose d'ailleurs de normes de constructions antisismiques.
Des bulletins d'alerte ou de vigilance au tsunami ont d'ailleurs été lancés pour le Chili, le Pérou, l'Équateur, la Colombie, le Panama, le Costa Rica, l'Antarctique, Hawaï, l'Australie, la Nouvelle-Zélande, le Japon, les Philippines, la Russie et de nombreuses îles du Pacifique.
Le Chili est situé dans l'une des zones à la plus forte activité sismique au monde, avec la convergence de deux plaques tectoniques majeures. Le plus violent tremblement de terre jamais enregistré a frappé cette même région du Chili, le 22 mai 1960. La secousse de magnitude 9,5 avait alors fait plus de 1700 morts. Le tsunami engendré avait fait des morts à Hawaï, au Japon et aux Philippines.