Le traitements des maladies chroniques, dont la polyarthrite rhumatoïde, a considérablement évolué depuis une dizaine d'années, grâce à de nouvelles molécules mais aussi grâce à une meilleure prise en compte du vécu quotidien des malades.
Depuis quelques années, l’avènement des biomédicaments a littéralement bouleversé la prise en charge d’un certain nombre d’affections, parmi lesquelles la polyarthrite rhumatoïde. « Aujourd’hui les malades ne souffrent plus, ne sont quasiment plus hospitalisés, ni opérés, tout en préservant leur activité professionnelle », s’enthousiasme le professeur Jean Sibilia, du Service de Rhumatologie au CHU de Strasbourg.
Toutefois, 40% seulement des patients peuvent vivre cette révolution thérapeutique au quotidien. Tous, en effet, ne répondent pas à ces traitements. Ces non-répondants, comme on les appelle, ne sont pas tout de suite reconnus. « A l’instauration du traitement, explique Jean Sibilia, ce n’est le cas que pour un patient sur dix. Les autres vont, petit à petit, échapper à l’action des médicaments. »
Il n’empêche que pour de nombreux patients, les molécules apparues il y a dix ans ont été synonymes de rémission clinique. « Ils vivent normalement. Quand je dis vivre normalement, c’est avoir une vraie qualité de vie, aller faire ses courses, prendre sa voiture, ouvrir un pot de confitures... Certains peuvent à nouveau travailler et même avoir des activités physiques ou sportives. Oui, avec une polyarthrite rhumatoïde bien traitée, il est possible de faire du vélo, de nager, de courir. »
Et pour les autres alors ? « Nous avons découvert de nombreux mécanismes liés à la maladie et la recherche est incroyablement fertile dans ce domaine. De nouvelles cibles thérapeutiques ont été développées. Ces nouvelles molécules [notamment le tocilizumab, qui vient d’obtenir une autorisation européenne de mise sur le marché NDLR] permettront de couvrir des besoins que ne couvraient pas les anti-TNF-alpha. Nous pourrons traiter davantage de patients ».