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Nombre de messages : 2238 Date d'inscription : 27/10/2008
| Sujet: Allaitement et médicaments! Dim 1 Nov - 22:55 | |
| Si la mère doit prendre des médicaments il est presque toujours possible de trouver des médicaments compatibles avec la poursuite de l’allaitement que ce soit pour le traitement d’une infection, d’une dépression, d’une HTA, d’une sciatique, d’une phlébite ou d’hémorroïdes… L’allaitement est trop important pour la santé et le bien-être de la mère et de l’enfant pour être sacrifié à la légère,il est important de connaitre les médicaments pouvants etre administrés pour une femme allaitante. Antalgiques - le paracétamol peut être administré sans risque (faible passage lacté ; le bébé est capable de le métaboliser) ; -[color=orange]l’aspirine ( pic lacté 2 à 4 heures après la prise), en prise occasionnelle (0,5 à 1 g), après la première semaine, est sans danger ; pas de prise chronique (risque d’accumulation) ; - la codéine comme antalgique ou antitussif n’est pas contre-indiquée. - paracetamol/dextroproxyphene peut également être prescrit en prise occasionnelle. - buprénorphine: Temgésic en injection IM d'une dose occasionnelle sont également sans risque pour l'enfant allaité. Corticoïdes Une mère traitée par Prednisone peut allaiter si la dose journalière est inférieure à 80 mg (même à des doses plus élevées, l’enfant reçoit des doses insignifiantes, < 0,1 % de la dose maternelle) Les AINS La plupart des anti-inflammatoires non stéroïdiens peuvent être utilisés pendant l’allaitement pour un traitement de courte durée.
les AINS sont pour la plupart des acides faibles avec une importante fixation aux protéines plasmatiques ; on prescrira de préférence des molécules à demi-vie courte, sans métabolite actif : ibuprofen,diclofénac, à prendre juste après la tétée, en évitant les formes retard ou à libération prolongée. la Colchicine peut être utilisée chez la femme qui allaite. Antibiotiques et autres antiinfectieux Tous les antibiotiques qui passent dans le lait peuvent exposer l’enfant au risque de sensibilisation (possibilité de réactions allergiques ultérieures) et de modification de la flore intestinale (candidose, diarrhée). Il y a peu de contre-indication dans cette classe de médicaments.les pénicillines, les céphalosporines, les macrolides, les aminosides, lesulfaméthoxazole/trimétoprime ,fosfomycine peuvent être utilisés en période d’allaitement les tétracyclines sont à éviter, quoiqu’un traitement court d’une semaine soit probablement sans danger chez le bébé allaité. Le chloramphénicol est contre-indiqué. Les quinolones de deuxième génération posent des problèmes en raison du risque d’atteinte du cartilage articulaire et du peu de données disponibles concernant leur passage lacté. La norfloxacine (qui est le métabolite actif de la péfloxacine) n’est pas détectée dans le lait après une prise unique de 200 mg ce qui rend son utilisation possible en dose unique (Péflacine monodose, Monoflocet pour le traitement de l’infection urinaire basse ; par contre, il faut éviter de prescrire les quinolones pour un traitement de longue durée. Les antifongiques sont compatibles avec l’allaitement : le Nizoral passe faiblement dans le lait et est donc beaucoup moins efficace que le Triflucan pour le traitement de la candidose des canaux lactifères (aux doses habituelles on considère que l’enfant reçoit par le lait maternel moins de 5 % de la dose pédiatrique usuelle). Le metronidazole, l'aciclovir peuvent aussi être prescrits en période d’allaitement. Psychotropes : C’est la classe de médicaments qui pose le plus de problèmes et le plus de controverses ; en effet, et bien que ce ne soit pas vrai pour tous, les médicaments qui affectent le cerveau donnent souvent des taux lactés plus élevés du fait de leurs particularités pharmacocinétiques ; ils peuvent se concentrer dans le système nerveux et leurs effets chez l’enfant à moyen et long terme sont mal connus. Les benzodiazépines : elles sont toutes lipophiles et diffèrent essentiellement par la longueur de leur demi-vie et l’existence de métabolites actifs ; une prise unique occasionnelle d’une dose modérée est sans risque pour l’enfant allaité. Par contre elles sont contre-indiquées en prise répétée ou chronique et notamment le diazépam, le clorazépate dipotassique , prazépam.oxazépam et le lorazepam sont un bon choix pour un traitement de plus longue durée. Comme hypnotiques, le meilleur choix est le zolpidem- Les antidépresseurs : Mêmes si les tricycliques sont, dans l’ensemble, considérés comme utilisables pendant l’allaitement ( amitryptillinel, fluphénazine sans dépasser 100 mg/j, clomipramine , imipramine, on utilisera de préférence les inhibiteurs de la recapture de la sérotonine car ils ont moins d’effets secondaires ; parmi ceux-ci le paroxétine ou le sertraline , sont le meilleur choix. Les anticonvulsivants : Le foetus y a généralement déjà été exposé pendant la grossesse. l'acide valproique et le carbamazépine sont compatibles et préférables au phénobarbital qui se concentre dans le lait ; il faut surveiller les taux sanguins chez la mère et si possible chez l’enfant. L’Halopéridol, les IMAO, le Lithium, les dérivés de l’ergot de seigle sont contre-indiqués pendant l’allaitement. DIVERS - les antihistaminiques, la cetirizine est le meilleur choix.- les anti-hypertenseurs, propranolol,labétalol et le timolol sont les bêtabloquants de première intention. La plupart des inhibiteurs calciques (néfédipine, ,vérapamil,nicardipine et des inhibiteurs de l’enzyme de conversion (captopril, enalapril ) est également compatible. - les anticoagulants, les héparines ne passent pas dans le lait maternel.Si on doit utiliser des antivitamines K, l'acénocoumarol peut être prescrit. Conclusion *Le dictionnaire Vidal n'encourage guère les praticiens à recommander la poursuite de l'allaitement, car pour éviter tout risque médico-légal éventuel, les laboratoires pharmaceutiques préfèrent contre-indiquer l'allaitement et ce pour la majorité des médicaments. Le Vidal n'est donc pas une bonne source pour trouver une information de qualité sur les médicaments et l'allaitement, par contre il est utile car il apporte pour beaucoup de molécules des données pharmacologiques (liaison aux protéines plasmatiques, poids moléculaire, biodisponibilité orale, demi-vie, métabolites…) qui peuvent aider à choisir le traitement le plus adapté Beaucoup de mères qui allaitent s'entendent dire qu'elles doivent arrêter d'allaiter - au moins temporairement - si elles doivent prendre des médicaments. Or, l'expérience prouve que les arrêts « temporaires » de l'allaitement sont très souvent définitifs et, surtout, il faut savoir que la plupart des médicaments ont très peu d'effets secondaires chez les enfants allaités car la dose qui passe dans le lait est presque toujours trop basse pour avoir un effet cliniquement appréciable. Ainsi, pour la majorité des médicaments l'enfant allaité recevra au maximum 1 % de la dose maternelle totale.
*Quand on a le choix entre plusieurs médicaments, il faut choisir celui qui est le plus fortement lié aux protéines plasmatiques, qui a le taux sérique le plus bas, la biodisponibilité orale la plus basse, la demi-vie la plus courte, qui n’a pas de métabolites actifs et le moins d’effets iatrogènes. Les médicaments utilisés par voie locale (cutanée, oculaire…) ou par inhalation induisent rarement des taux sériques significatifs et encore plus rarement des taux lactés détectablesSource : L’allaitement maternel en 36 questions (Avril 2000) >Dr Gisèle Gremmo-Féger Pédiatre, consultante en lactation diplômée IBCLC, CHU de Brest | |
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