Les eaux minérales doivent être mieux étiquetées et davantage évaluées cliniquement, recommande l’Académie nationale de médecine(france) dans un rapport d’une dizaine de pages rendu public .
Les teneurs ioniques doivent être systématiquement indiquées en gros caractères et de manière parfaitement compréhensible. C’est une condition sine qua non pour que le consommateur fasse son choix" en fonction d’indications et de contre-indications particulières, estiment les experts.
Certains consommateurs (enfants ayant une intolérance au lactose et personnes âgées, notamment ostéoporotiques) ont par exemple besoin d’eaux riches en calcium, d’autres (petits enfants et femmes enceintes) d’eaux riches en sulfates pour réduire une constipation, même si l’utilisation au long cours est déconseillée. En revanche, des patients souffrant d’une hypertension artérielle ou d’une autre maladie cardiovasculaire doivent éviter des eaux riches en sodium.
L’Académie de médecine demande également le développement de la recherche clinique dans les eaux minérales, leurs vertus thérapeutiques étant "plus souvent alléguées que scientifiquement démontrées".
Elle préconise ainsi de mieux préciser leur utilisation chez les nourrissons, les femmes enceintes, les personnes âgées, les malades atteints d’ostéoporose, de lithiase rénale, d’affections cardiovasculaires, d’insuffisance rénale..., ainsi que les indications et les contre-indications d’eaux minérales à composition particulière (riches en calcium, en sulfates, en magnésium...).
Dans l’exemple de l’ostéoporose, plusieurs travaux se sont attachés à démontrer une biodisponibilité équivalente entre le calcium de l’eau minérale et celui des laitages. Mais peu d’études ont été consacrées à son effet sur la densité osseuse et aucune sur sa capacité éventuelle à prévenir les fractures osseuses, est-il indiqué dans le rapport.
Par ailleurs, le rôle des anions, bicarbonates ou sulfates, qui accompagnent le calcium, reste controversé. Enfin, il y a lieu de préciser l’action de la silice contenue dans certaines eaux sur le métabolisme osseux, ajoutent les experts.
Ils soulignent enfin le "danger" des eaux minérales supplémentées en sucre et/ou en alcool, qui relèvent d’une autre réglementation, l’ajout d’éléments les classant comme des "boissons" et non pas comme des "eaux". "Les eaux sucrées devraient être soumises à la même limitation que les sodas pour leur distribution dans les établissements scolaires", estiment-ils.