Maria Slodowska voit le jour à Varsovie en novembre 1867. Ses premières années sont des plus pénibles : elle voit en très peu de temps mourir sa sœur puis sa mère.
La petite fille se réfugie dans ses études. Naturellement douée, elle excelle et remporte la note maximale dans toutes les matières ce qui, quelques années plus tard, lui permet d'être acceptée dans une université parisienne. Elle y décroche haut la main sa licence de physique puis de mathématiques, avant d'intégrer un laboratoire de recherche en physique. En moins de deux ans, elle rencontre et épouse Pierre Curie, décroche son agrégation de physique et devient maman.
C'est dans le cadre de sa thèse qu'elle commence à s'intéresser à la radioactivité. Pierre Curie la rejoint bientôt dans cette étude des rayonnements produits par l'uranium découverts par Henri Becquerel. En 1903, les travaux du trio sont couronnés par le prix Nobel de physique. Marie Curie devient ainsi la première femme à recevoir le prix Nobel. Deux autres médailles, Davy et Matteucci, lui sont décernées juste après. L'année suivante elle donne naissance à sa seconde fille.
Mais bientôt le conte de fée s'enraye, lorsque Pierre meurt en 1906, renversé accidentellement pas une voiture à cheval. Bien qu'évidemment éprouvée, la jeune femme continue sur sa lancée : elle reprend le poste de professeur de son mari à la Sorbonne puis décroche, en 1911, un second prix Nobel, de chimie cette fois.
Pendant la première guerre mondiale, elle met ses connaissances au service des soldats en créant des unités de radiologie mobile. Pendant 20 ans, elle continue d'étudier la radioactivité au sein de son Institut du radium, mis sur pied spécialement pour ses travaux par la Sorbonne et l'Institut Pasteur.
En 1934, la maladie la rattrape : constamment exposée à la radioactivité, elle développe une anémie aplasique, c'est-à-dire une grave maladie de la moelle osseuse. Elle est alors envoyée au sanatorium de Sancellemoz, en Haute-Savoie d'où elle continue à diriger l'Institut, malgré la fatigue. La maladie finit par la terrasser le 4 juillet 1934, dans sa 67e année.
Comment sa maladie à influencé sa carrière
Dans le cas de Marie Curie, c'est plutôt l'inverse qui s'est produit. C'est l'objet de son étude qui a fini par la tuer. Exposé aux rayons pendant des dizaines d'années, sans protection particulière, son corps a fini par en ressentir les effets.
A la décharge de Marie Curie et de ses collaborateurs, l'étude de la radioactivité était à l'époque, par définition, une science naissante. On ignorait encore à quel point les rayons peuvent être nocifs. Quelques années plus tard, cette nocivité sera employée en tout connaissance de cause, par exemple dans les bombardements alliés sur le Japon en 1945. Au-delà de ces événements tragiques, la radiologie et la radioactivité d'une manière générale ont permis des progrès scientifiques fulgurants, notamment en matière de santé.