Selon une nouvelle étude, il serait possible de soulager en partie les douleurs chroniques en effaçant les souvenirs neuronaux de la mémoire. Pour cela, il suffirait de bloquer une protéine qui vient d’être identifiée.
Les douleurs chroniques accompagnent de nombreuses maladies telles que les cancers, les maladies auto-immunes ou les rhumatismes, par exemple. Dans ces pathologies, la douleur dure au-delà de trois mois et est extrêmement invalidante, d’autant qu’elle est généralement assez peu sensible aux traitements médicamenteux classiques. Or, on sait que cette douleur chronique est en partie causée par l’empreinte mnésique qui joue un rôle crucial dans son développement.
En effet, le système nerveux central se souvient des expériences douloureuses. Ainsi, lorsque surgit une nouvelle stimulation sensorielle, la trace mnésique de douleur présente dans le cerveau amplifie cette sensation. Cependant, des chercheurs canadiens ont été plus loin en identifiant la protéine responsable de cette mémorisation. Il s’agit de la Kinase M zeta. Après une stimulation douloureuse, le taux de cette protéine augmente de manière persistante dans le système nerveux central. Mais plus important encore, les scientifiques ont découvert qu’en bloquant l’activité de la Kinase M zeta au niveau neuronal, ils pouvaient inverser l’hypersensibilité à la douleur développée par les neurones.
"Un grand nombre de médicaments ciblent la douleur au niveau des membres inférieurs et supérieurs, en réduisant l’inflammation ou en activant les systèmes analgésiques cérébraux pour réduire la sensation de douleur", écrit Terence Coderre, principal auteur de l’étude publiée dans la revue Molecular Pain et relayée par l'AFP. Mais "c’est la première fois que nous pouvons entrevoir des médicaments qui cibleront une trace mnésique de douleur comme moyen de réduire l’hypersensibilité à la douleur", souligne-t-il.
Maxisciences
Ven 17 Fév - 21:15