La prise de tension aux 2 bras pourrait permettre de bien mieux contrôler le risque de maladie cardiaque voire de décès cardiaque. C’est que suggère cette méta-analyse de l'Université d'Exeter qui constate que les différences de pression artérielle systolique entre les 2 bras sont un indicateur de poids du risque vasculaire et de décès. Des conclusions, à application clinique immédiate, publiées dans l’édition en ligne du 30 janvier du Lancet.
C’est une revue systématique et une méta-analyse réalisée par des chercheurs du Peninsula College of Medicine & Dentistry (PCMD) de l'Université d'Exeter, soutenue par le Royal College of General Practitioners qui a revu 28 études couvrant la différence de pression artérielle systolique (pression du sang dans les artères au moment de la contraction du cœur) entre les 2 bras.
L’analyse aboutit à des preuves significatives suggérant qu'une différence de 15mm Hg ou plus est associée à un risque accru :
- de maladie vasculaire périphérique (dès une différence de 10mm Hg) (RR : 2,5, IC : 95% de 1,6 à 3,8; sensibilité 15%, spécificité 96%);
- de maladie cérébro-vasculaire préexistante (approvisionnement en sang au cerveau) (RR : 1,6, sensibilité 8%, spécificité 93%)
- de mortalité
o cardiovasculaire (HR : 1,7, IC : 95%)
o et toutes causes confondues (HR : 1,6).
Pour les auteurs, prendre la tension aux 2 bras, devrait être la norme. Le Dr Christopher Clark, chercheur au PCMD et directeur de l’étude explique: " Nos résultats indiquent une forte association et des différences de 10mm Hg ou 15mm Hg ou plus pourraient contribuer à mieux identifier les patients à risque cardiovasculaire dans l’attente d'une évaluation plus poussée ».
The Lancet, Early Online Publication, 30 January 2012 doi:10.1016/S0140-6736(11)61710-8 “Association of a difference in systolic blood pressure between arms with vascular disease and mortality: a systematic review and meta-analysis” ,santélog