Mercredi, l'Assemblée a voté à l'unanimité l'interdiction du bisphénol A dans tous les contenants alimentaires. La mesure sera effective dès 2014 et à partir de 2013 pour les contenants destinés aux enfants de moins de 3 ans.
C'est un pas majeur vers la disparition progressive du bisphénol A. Après l'interdiction de cette substance dans les biberons, c'est au tour des contenants alimentaires de faire l'objet d'une mesure similaire. En effet, le BPA est un composé chimique très répandu dans la vie quotidienne et se retrouve aujourd'hui dans la plupart des bouteilles en plastique rigide, des boîtes de conserve ou des canettes. Alors que la substance est sérieusement soupçonnée de perturber le système endocrinien, les socialistes avaient émis une proposition de loi afin d'interdire son utilisation dans la fabrication des contenants en contact avec la nourriture. Une proposition de loi que l'Assemblée vient tout juste d'adopter à l'unanimité.
Dès 2014, le BPA devrait donc disparaitre définitivement des contenants alimentaires. Une mesure qui sera appliquée à partir de 2013 pour tous les conditionnements destinés aux enfants de moins de 3 ans, comme l'a suggéré le ministre de la Santé(cliquez ici) Xavier Bertrand. Cette décision intervient peu après la publication d'un rapport réalisé par l'Agence de sécurité sanitaire de l'alimentation (Anses) et jugeant nécessaire de remplacer "sans tarder" le bisphénol A.
Expliquant que le rapport de l'Anses a rendu la "précaution légitime et même nécessaire", le ministre de la Santé avait affirmé jeudi dernier qu'"avec cette nouvelle loi, la France sera le premier pays en Europe à aller si loin dans la protection contre le bisphénol A". De même, le député PS Gérard Bapt s'est dit "heureux que l'intérêt général l'emporte", notant que "cela tranche singulièrement avec la position du gouvernement ces dernières années".
S'assurer de l'innocuité des substituts
Pour Olivier Jardé (Nouveau Centre), dont le groupe avait milité en vain il y a quelques mois pour la suppression des phtalates, parabens et arkylphénols, s'"il faut se méfier de ce produit", il faut surtout ne "pas le remplacer par une molécule plus toxique", cite l'AFP. Un point essentiel sur lequel a également insisté le député UMP Paul Jeanneteau qui a jugé "fondamental de s'assurer de l'innocuité des produits de substitution". Pour cela, un rapport d'étape sur les substituts au bisphénol A et leur innocuité notamment devrait être transmis au Parlement au plus tard le 31 octobre 2012, d'après Xavier Bertrand.
Toutefois, la députée PS et médecin Michèle Delaunay a objecté que le délai était court et qu'"aucune étude scientifique probante n'aura eu le temps d'être menée à bien. Des résultats incomplets pourront être avancés par les industriels pour démontrer qu'ils ne disposent pas de substituts définitivement innocentés et demander la prorogation" de la mesure.
D'ici l'application de la loi, une campagne d'information à destination des femmes enceintes et allaitantes et des parents de jeunes enfants sera lancée par le ministère. Ajouté à cela, les députés espèrent voir "dans un délai très bref l'étiquetage obligatoire des contenants comportant du bisphénol A".
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