Le ministre algérien de la Santé, M. Djamel Ould Abbes a trouvé un nouveau coupable dans la pénurie de médicament constatée ces dernières semaines dans les différentes régions du pays. Il s’agit de la contrebande, a accusé le ministre, lors d’une rencontre qui l’a réuni, ce mardi à Alger, avec les professionnels du médicament.
Le ministre de la santé et des populations Djamel Ould Abbes a avancé que l ‘enquête diligentée à Oran pour déterminer les causes de la pénurie a démontré que « des quantités d’antiviraux destinés au traitement du Sida ont été transférées vers le pays voisin ou les prix sont plus élevés ». Se voulant plus convaincant, il a indiqué que ces informations ont été rapportées par une pharmacienne algérienne en déplacement dans ce pays voisin. « Pourquoi ce médicament était disponible partout sauf dans le CHU d’Oran ? », s’est-il interrogé, en faisant allusion à la contrebande sur la frontière entre l’Algérie et le Maroc.
Le ministre de la santé, qui n’en est pas à sa première déclaration fantaisiste, s‘est rétracté au sujet de ses récentes déclarations dans lesquelles il avait accusé les lobbys d’importation. « Je n’ai accusé personne. C’est juste des constats », a-t-il répondu à des journalistes qui lui demandaient des explications sur les mesures qu’il compte prendre pour sanctionner les lobbys mis en cause. Selon Ould Abbes, les pénuries sont dues, aussi, au « manque de sincérité » de certains opérateurs en pharmacie dont les déclarations mensuelles sur l’état des stocks ne reflétaient pas la réalité. Il a annoncé, à cet effet, que, désormais ses services recueilleront les informations sur les quantités de médicaments au niveau des ports et des aéroports et non pas, comme il est le cas actuellement, en se basant sur les déclarations des opérateurs.6 pharmacies sur 10 n’ont pas d’insulineLe PDG de Saidal, M. Boumediene Derkaoui, a, de son côté, estimé que les pénuries sont dues principalement à l’explosion des besoins du marché local qui sont passés de 200 millions d’euros il y a dix ans à 1.5 milliards d’euros, l’année dernière. Le DG du groupe pharmaceutique public a indiqué que la tension touche certains produits fabriqués par Saidal plus particulièrement l’insuline. Ce médicament prescrit pour les diabétiques est disponible dans six pharmacies sur dix, a signalé Derkaoui.
Par ailleurs, et d’après un exposé présenté par M. Bouchenak, SG du ministère de la Santé, les produits identifiés comme connaissant une rupture de stocks existent en DCI (dénomination commune internationale) sous d’autres noms de marques. Il a soutenu, également, que pour la majorité des médicaments, les stocks ont été reconstitués ou sont en cours de reconstitutions. Selon lui, 47 parmi les 54 importateurs de médicaments ayant déposé leurs demandes de programmes prévisionnels pour 2011 ont eu leur autorisation d’importation. Il a été mis fin aux activités des 7 importateurs restants parce qu’ils n’ont pas présenté des programmes d’investissement pour la fabrication du médicament localement, a-t-on expliqué
FAROUK DJOUADI
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