L’association du clopidogrel et d’un inhibiteur de la pompe à protons (IPP) est très fréquente en pratique clinique. En effet, les IPP sont prescrits entre autres pour réduire le risque d’hémorragies gastro-intestinales chez les patients traités par aspirine.
Cependant, le clopidogrel est métabolisé en un métabolite actif au niveau de l’isoenzyme CYP2C19 du cytochrome P 450 et les IPP exercent une inhibition compétitive à ce niveau, à des degrés variables suivant les molécules. Ainsi, une réduction de l’effet antiplaquettaire du clopidogrel est observée.
• Une diminution significative de l’effet antiplaquettaire a été mise en évidence en cas d’association avec l’oméprazole (Mopral®) par une étude randomisée et al. Influence of omeprazole on the antiplatelet action of clopidogrel associated with aspirin: the randomized, double-blind OCLA (Omeprazole CLopidogrel Aspirin) study. J Am Coll Cardiol 2008; 51: 256-60.
Une autre étude randomisée [2Small DS et al. Effects of the proton pump inhibitor lansoprazole on the pharmacokinetics and pharmacodynamics of prasugrel and clopidogrel. J Clin Pharmacol 2008; 48: 475-84.
a retrouvé des résultats semblables avec le lansoprazole (Lanzor®), montrant une augmentation des récidives de syndrome coronarien aigu d’environ 40 % versus non prescription d’IPP.
• Le pantoprazole (Pariet®) est le seul IPP possédant une affinité moindre pour l’isoenzyme CYP2C19. Ainsi, il n’est pas associé à une augmentation d’événements cardiovasculaires. L’association IPP/clopidogrel autres que le pantoprazole doit donc être évitée.
• [color=red]Les anti-H2, comme la cimétidine (Tagamet®) ou la ranitidine (Raniplex®) constituent une alternative thérapeutique chez les patients à risque