Une nouvelle approche thérapeutique serait prometteuse dans le traitement de la maladie de Crohn. Si les résultats sont encore très préliminaires, ils semblent montrer que la molécule est bien supportée et efficace, même sur les formes sévères de la maladie.
La petite entreprise française de biotechnologie Néovacs (20 salariés) a fait sensation récemment à Dublin (Irlande) à l’occasion du congrès de l’European Crohn’s and Colitis Organisation (ECCO), centré sur la maladie de Crohn, qui concerne aujourd’hui 1 Français sur 1.000. Ses dirigeants y ont en effet présenté une nouvelle approche clinique pour la prise en charge de cette affection, et celle-ci a été jugée prometteuse.
« Relativement fréquente, la maladie de Crohn est très difficile à traiter », explique Pierre Vandepapelière, directeur des Affaires médicales de Néovacs. « Les patients ont donc des attentes importantes en matière d’alternatives thérapeutiques ».
Alternatives ? Notre interlocuteur fait notamment référence aux agents anti-TNF. Ces traitements en effet, ont constitué une avancée majeure dans la prise en charge de cette maladie et d’autres maladies chroniques inflammatoires, soit de l’intestin – les MICI – soit des articulations comme certains rhumatismes inflammatoires. Aujourd’hui, « ces traitements montrent parfois des limites, si bien que de nombreux patients se trouvent en situation d’impasse thérapeutique », poursuit Pierre Vandepapelière. Et pour cause, « certaines études cliniques ont montré qu’au bout d’un an, seulement un malade sur deux continuait de "répondre" à son traitement ».
C’est aux patients en échec thérapeutique précisément, que se sont intéressés nos Français. Leurs approche est issue d’un concept innovant : la recherche d’une immunisation active contre les cytokines, dont font partie les TNF. Chez les patients atteints de la maladie de Crohn, ces substances impliquées dans la régulation du système immunitaire sont produites en excès. L’objectif des traitements – tels que les anti-TNF – est justement d’arrêter leur prolifération.
Les équipes de Néovacs ont donc testé le profil d’innocuité et la réponse immunitaire générée par le TNF-kinoïde, dérivé de leur recherche. Ce dernier a été administré à 21 patients, à raison de trois injections intramusculaires réparties sur un mois. Tous les malades souffraient d’une maladie de Crohn « modérée à sévère », en échappement thérapeutique.
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