Abu Mohamed Ab-dallah Ibn Ahmed Al Baitar Dhia Ad-Din Al-Malaqi Al-Andalusi est né à Malaga dans le royaume de Grenade vers 1190. Il est fils d’un vétérinaire renommé de Malaga.
Il fut un des plus grands médecins botanistes du monde musulman durant le Moyen Age.
Il a fait école chez Abu Al-Abbas Ahmed Ibn Rumiya, Abu Al-Abbas An-Nabati et Abu-Hajjaj (ces trois derniers savants sont originaires de Séville). Il est aussi le disciple d’Abdallah Salah Kutami et d’Al-ghafiqi.
Dès son jeune âge, Ibn Al Baitar commença à ramasser une collection d’herbes et de plantes médicinales en Espagne avec l’aide de son maître Abou Al-Abbas An-Nabati. Il fit la collection et donna l’information sur les plantes médicinales tout en décrivant environ 300 drogues qui n’ont jamais été mentionnées par les anciens auteurs.
Il arrangeait les plantes selon l’ordre alphabétique. La plupart de ces plantes sont collectées au Maghreb (Espagne et Afrique du Nord). Il procédait à la classification des plantes selon les différentes récoltes.
Il s’intéressa à l’étude de la faune marine et terrestre en décrivant leurs bienfaits dans le traitement des maladies. Dans chaque article, il donnait une information à propos de la préparation de la drogue, son administration médicale et sa posologie.
Il était le premier savant à s’intéresser aux plantes nuisibles.Il eut le mérite de donner à la plante, chaque fois que cela fut possible, le nom employé dans les langues d'origines : berbère,arabe, grecque, persane, syriaque, latine et Castillane (espagnole).
Il émigra vers 1220 au Proche Orient (Egypte et Syrie). Il séjourna au cours de son passage au Maghreb dans plusieurs villes de la côte méditerranéenne : Bejaia, Constantine, Tunis (Époque des Hafsides), Tripoli et Berga (Libye). Au cours de cette expédition, il ramassa la plupart des plantes décrites dans son Kitab
al-Jami. Il est considéré comme le plus grand spécialiste des plantes médicinales du Moyen Age.
En 1224 Il entra au service d’Al-Kamel, gouverneur Ayyubide d’Egypte et fût nommé médecin chef des herboristes en Egypte.
Quand Al-Kamel étendit sa suprématie sur Damas en 1227, il s’installa en Syrie. Il entreprit alors une nouvelle collection de plantes médicinales dans toute la région de l’Asie Mineure, en Palestine et dans la Péninsule Arabique.
Ibn Al Baitar a rassemblé les connaissances de son temps. Ses travaux les plus connus traitèrent des plantes, des drogues et des médicaments.
Son oeuvre la plus connue est Kitab al-Jami fi Al Adwiya Al Mufrada wa al-Aghtheya (Le livre des drogues et des produits alimentaires simples). Ce livre est un guide alphabétique de 1400 espèces, considéré comme une référence pour les botanistes du monde entier au XVIème siècle. C’est la plus grande compilation des plantes médicinales. Il est traduit en latin en 1758. La contribution originale d’ Ibn Al Baitar est d’avoir recensé pour la première fois environ 300 plantes non connues avant lui. Dans ce livre, il faisait référence à 150 médecins musulmans et 20 scientifiques grecs. Son oeuvre fut utilisée et traduite durant tout le Moyen Age et même après..
La deuxième grande oeuvre d’Ibn Al Baitar : al-Mughni fi al-Adwiya al Mufrada est une encyclopédie de médecine. Les drogues sont décrites selon leur spécificité thérapeutique. Ce livre contient 20 différents chapitres traitant des maladies de la tête, de l’oreille ou de l’oeil.
. Pour les différentes plantes il citait le nom grec et latin facilitant le transfert de la connaissance.
D’autres livres furent écrits par Ibn Al Baitar :
- Mizan al-Tabib (La balance du médecin)
- Al Ibana wa al I’lam a la ma fi al-Minhaj min al-khalal wa al-awham :
- Traité des effets étonnants et propriétés rares de certaines herbes et médications.
Ibn Al Baitar s'était distingué par un excellent commentaire sur la Materia Medica de Dioscoride.
L’oeuvre d’Ibn Al Baitar se caractérisait par la finesse de l’observation, par l’analyse et la classification. Cet esprit scientifique eut une profonde influence sur le monde occidental aussi bien en botanique qu’en médecine.