Une nouvelle recherche suggère que des variations dans les gènes du goût sont associées au risque de carie dentaire. Une étude pilotée par la British Dental Health Foundation et dont les résultats, publiés dans le Journal of Dental Research, permettent d’identifier des gènes clés qui peuvent expliquer la susceptibilité de certains patients à la carie dentaire. Une piste importante pour pouvoir envisager la mise en place de soins préventifs spécifiques pour les patients identifiés à risque.
La carie dentaire est une maladie très répandue répartie de façon disproportionnée dans des groupes de population homogènes. On savait déjà que la survenue des caries et leur progression peuvent être influencées par une interaction complexe de facteurs environnementaux et génétiques. De nombreux facteurs ont déjà été identifiés, comme la flore bactérienne, les habitudes alimentaires, l'exposition au fluor, l’hygiène bucco-dentaire, le flux salivaire, la composition salivaire, et la structure de la dent. De précédentes études ont caractérisé l'influence de variations génétiques sur les préférences de goût ou encore les habitudes alimentaires. Mais aucune étude n’avait encore associé les gènes du gout au risque de développement de carie dentaire.
Des chercheurs de l'Université de Pittsburgh et de l'Université de West Virginia, ont suggéré puis vérifié l'hypothèse que la variation de gènes de la voie du goût (TAS2R38, TAS1R2, GNAT3) peut être associée à la carie dentaire. Cette étude a recruté les familles pour la collecte d’échantillons biologiques et rapproché l’analyse de ces échantillons de données démographiques et cliniques d’évaluation en santé bucco-dentaire dont le taux de survenue de caries dentaires. Des tests pour chaque gène ont été effectués pour les trois stades du développement dentaire, premières dents, la dentition mixte et dentition adulte.
Conclusion, il existe une association statistiquement significative entre les gènes TAS2R38 et TAS1R2 du goût et le risque de carie ou la capacité de protection contre la carie. Le Dr Nigel Carter, responsable de la Fondation britannique pour la santé buccodentaire, déclare: « Le dentiste passe beaucoup de temps à traiter les caries. Si nous sommes capables d’identifier les patients les plus à risque, des soins préventifs spécifiques peuvent être alors envisagés pour protéger les patients. "