la valeur de la thérapeutique homéopathique a été scientifiquement et clairement réfutée

Quand une pilule de sucre devient-elle mortelle ? Quand elle se substitue à la médecine. C’est ce que le public japonais vient de comprendre. Le gouvernement Japonais enquête actuellement sur plusieurs décès survenus ces dernières années à cause de pratiques associées à l’homéopathie, doctrine qui est devenue de plus en plus populaire là-bas notamment chez les sages-femmes. Plusieurs procès vont certainement suivre.
Les décès concernent un bébé de 2 mois né avec une déficience en vitamine K, et dont la mère sage-femme a administré un traitement homéopathique plutôt que des injections de vitamine K, bien connue pour empêcher les hémorragies. Le nourrisson est décédé suite à un saignement à la tête.

Alors d’autres cas ont fait surface, le groupe d’experts scientifiques du pays, le Conseil de la Science du Japon, a mis les pieds dans le plat par la voix de son Président Ichiro Kanazawa, lors d’une conférence de presse, déclarant que "la valeur de la thérapeutique homéopathique a été scientifiquement et clairement réfutée". Les traitements homéopathiques ne sont rien d’autre que des pilules de sucres, ajoute-t-il.

Le Japon rejoint donc la Suisse et l’Allemagne sur ce point, où les gouvernements ont conclu que l’homéopathie était inefficace ; les systèmes publics d’assurance ne remboursent plus aucun traitement homéopathique dans ces pays. La France de son côté continue aveuglément à rembourser les pilules de sucre, même si le taux du remboursement a diminué.

Mais d’autres pays pourraient bientôt suivre le pas. Après un rapport cinglant sur l’homéopathie par le Comité des Sciences et de la Technologie de La Chambre des Communes du Royaume-Uni en février 2010, l’Association Médicale Britannique a appelé la Sécurité Sociale anglaise (National Health Service) à ne plus rembourser l’homéopathie, à stopper tout financement des hôpitaux homéopathiques et à informer les médecins pour qu’ils ne prescrivent plus, ni ne recommandent, d’homéopathie à leurs patients
Cette thérapeutique est-elle en train d’assommer les petits herboristes traditionnels ? Pas du tout. La plus grosse erreur ou idée reçue, est de croire que l’homéopathie est une médecine par les plantes. Certaines plantes ont une valeur thérapeutique, ainsi que des effets secondaires. L’homéopathie, quant à elle, est dénuée des plantes ou de tout ce qui est médicinal.
Les médicaments homéopathiques pourraient commencer avec une plante ou un minéral. L’Oscillococcinum, le remède le plus populaire contre le rhume, commence avec du foie de canard. Mais les remèdes sont tellement dilués dans l’eau encore et encore, à partir de recettes vieilles de plusieurs siècles, qu’il ne reste plus aucune trace de l’ingrédient original.

Ainsi, la seconde plus grande idée reçue est que les pilules d’homéopathie contiennent des concentrations MINUTE des médicaments. Les médias utilisent d’ailleurs souvent l’expression de "dose homéopathique" alors qu’en fait l’homéopathie n’est que "dose illusoire".

L’Oscillococcinum, par exemple, a une concentration de 200CH : une unité du foie du canard a été mélangée à 100 unités d’eau, puis cette dilution a été de nouveau mélangée dans un ratio de 1/100°, et le processus a été répété 199 fois. Au final, il y a une unité du canard dans 100 puissance 200 (ou 1 suivi de 400 zéros) unités d’eau !
On ne se retrouve plus qu’avec de l’eau. Même le médicament homéopathique le plus "concentré", à 24 fois, correspond à une goute de médicament répandue dans l’Océan Atlantique.
Les praticiens homéopathiques reconnaissent d’ailleurs cette source de discorde avec la physique. L’homéopathie s’est développée avant l’apparition des concepts d’atomes et de molécules. Mais leur argument est désormais que les solutions homéopathiques, transformées en pilules de sucre, se remémoreraient de la forme du médicament qu’elles ont contenu lors des dilutions.

Hélas, ceci viole aussi la réalité. Une molécule d’eau peut certes être déformée par d’autres molécules pendant quelques picosecondes… avant de revenir à son état initial ; la mémoire de l’eau n’existe pas. Si elle existait, toute l’eau de la planète serait en soi un traitement homéopathique pour toute douleur ou maladie, parce qu’elle a déjà une fois touché chaque plante, chaque minéral, chaque animal du dogme homéopathique.

De nombreuses études ont montré que l’homéopathie pouvait marcher ; d’autres ont aussi montré que la prière et la guérison à distance marchaient aussi. L’homéopathie est plutôt efficace pour les affections qui disparaissent d’elles-mêmes, comme les migraines ou les rhumes.

Comme cela a été documenté dans le compte rendu de la Chambre des Communes anglaise, l’homéopathie a montré être de moins en moins efficace à mesure que les études étaient de meilleure qualité. Le même sentiment a été confirmé par des analyses de médecins en Suisse et en Allemagne et, pour ce même sujet, par le Centre National pour la Médecine Alternative et Complémentaire US, qui a conclu qu’il y avait peu de preuves soutenant l’homéopathie pour quoi que ce soit.