L’hyperthermie, associée à la chimiothérapie donne, selon les résultats d’une étude clinique réalisée par la Duke University, de bon résultats d’efficacité et d’innocuité pour le traitement du cancer de la vessie chez des patients ne répondant pas au traitement classique. La société BSD Medical Corporation, qui développe des systèmes de traitement non conventionnel des cancers et autres maladies, dont l’hyperthermie, avait présenté une étude clinique en ce sens, utilisant l’un de ses systèmes, au dernier congrès de l’ASCO (American Society of Clinical Oncology) à Chicago. Retour sur ce type de traitement physique qui, a semble-t-il, attiré moins l’attention des médias que les nouvelles molécules anticancéreuses ciblées.
Cette étude : “ Pilot Study of External Hyperthermia and Intravesical Mitomycin-C to Treat Recurrent Bladder Cancer after Resection and Standard Adjuvant Therapy ” était presentée par le Dr Zeljko Vujaskovic (Duke University Medical Center) et réalisée avec le BSD-2000 Hyperthermia System associé à la chimiothérapie sur des patients, atteints de cancer de la vessie ne répondant pas au traitement classique. Cette étude pilote s’avère très intéressante car elle porte sur un traitement adjuvant associé après résection transurétrale de la tumeur vésicale initiale.
L’étude recourt à l’hyperthermie associée à l’instillation intra-vésicale de la mitomycine C chez des patients en rechute de cancer après un premier traitement ou ne répondant pas à ce traitement de première intention. L’objectif est l’évaluation de la sécurité, de la tolérance et du bénéfice thérapeutique de ce traitement de seconde intention. Comme le disent les investigateurs, il existe un besoin significatif de développer de meilleures stratégies thérapeutiques pour tous les patients en échec après le traitement de première intention. Rien qu’aux Etats Unis, il y a 61.240 cas de cancer vésical annuels, et jusqu’à 85 % des patients feront une récidive.
Comme l’a montré une courte étude préliminaire présentée par le Dr Vujaskovic en avril dernier au congrès annuel de la Société de médecine thermique (Society for Thermal Medicine, STM) à Clearwater (Florida), 7 des 9 patients évalués après 4 semaines n’avaient plus de cancer, et sur 7 patients ayant suivi un traitement d’entretien, 6 n’avaient plus de cancer. Le traitement a été parfaitement toléré. Dans cette étude, le système BSD 2000, avec son applicateur thermique s’est montré efficace à délivrer une température élevée (40°C-43°C) à la tumeur vésicale. Cet essai a été déclaré aux NIH sur le site dédié aux expérimentations cliniques .
Il existe une autre option thérapeutique quadrimodale : résection tumorale, radiothérapie, chimiothérapie et hyperthermie. L’usage de l’hyperthermie bénéficie d’une longue expérience dans plusieurs pays d’Europe, en traitements associés, telle l’association radiothérapie/hyperthermie ou radiothérapie/chimiothérapie/hyperthermie, qui se sont montrées efficaces chez des patients refusant l’ablation de la vessie.
Les systèmes permettant d’élever localement la température de la tumeur sont utilisés contre certains cancers car ils augmentent l’efficacité des traitements conventionnels : radiothérapie, chimiothérapie. La chaleur peut détruire les cellules cancéreuses à des températures tolérées par les cellules saines, car elle favorise la vasodilatation à l’intérieur de la tumeur, la rendant plus perméable au traitement conventionnel : ce n’est plus seulement une attaque de l’extérieur. En outre, la vasodilatation augmente le flux d’oxygène apporté à la tumeur par le fait de la vasodilatation, ce qui augmente également l’efficacité du traitement conventionnel associé.
Enfin, l’hyperthermie stimule l’immunité développée contre la tumeur (parallèle : une forte fièvre est un signe de réaction immunitaire en cas d’infection). Il est donc justifié de l’associer au traitement conventionnel. Il est possible de doubler le taux de succès de la radiothérapie avec l’hyperthermie.
On sait depuis des décennies que la chaleur élevée peut détruire le cancer, mais ce n’est qu’assez récemment qu’ont été développés des systèmes permettant la délivrance sans risque de cette chaleur aux tumeurs - notamment aux tumeurs cutanées, a montré BSD Medical.