Selon une étude de l’Institut du Coeur Cedars-Sinai, de hautes doses de compléments alimentaires d’antioxydants, comme de la vitamine C et E, peuvent augmenter des anomalies génétiques dans les cellules, ce qui pourrait prédisposer les adeptes des suppléments à développer des cancers.
L’étude, dirigée par le Dr Eduardo Marbán, directeur de l’Institut du Cœur Cedars-Sinai , a été publiée dans le journal Stem Cells. Marban est son équipe ont accidentellement découvert les dangers des doses excessives d’antioxydants alors qu’ils cherchaient à réduire les anomalies génétiques qui surviennent naturellement quand les scientifiques cherchent à multiplier les cellules souches cardiaques humaines.
Marban insiste sur le fait que les résultats de l’étude ne s’appliquent qu’aux suppléments nutritionnels seulement pris en excès, et non pas aux aliments qui sont riches en antioxydants, comme le lait, les oranges, les fruits rouges et les cacahuètes. Ces dernières années, des nombreuses études ont montré les bénéfices des aliments riches en antioxydants.
"Prendre un supplément de multivitamines par jour ne peut pas faire de mal, mais beaucoup de gens en prennent trop en pensant que si un peu fait du bien, beaucoup en fera encore davantage" explique Marbian. "Or, ce n’est pas le cas. Si vous prenez 10 ou 100 fois la quantité quotidienne de multivitamines, vous pourriez prédisposer vos cellules à développer un cancer, et de ce fait vous faire plus de mal que de bien."
En laboratoire, les cellules souches sont souvent cultivées dans une assiette de Petri qui est composée de 20% d’oxygène, tandis que les cellules qui croissent dans les êtres humains sont exposées à seulement 3 à 5% d’oxygène. Mais l’équipe de chercheurs de Marban a été frustrée parce que les plus hautes concentrations d’oxygène des cellules souches en laboratoire ont résulté en 9% de rejet des cellules souches à cause de défauts génétiques.
"Nous pensions contrecarrer les problèmes d’oxydation en ajoutant de hautes doses d’antioxydants directement aux cellules" dit Marban. "C’est à ce moment que nous avons fait la découverte accidentelle selon laquelle il y a une zone de danger pour les cellules exposées aux antioxydants développant des anomalies génétiques qui prédisposent au cancer."
Marban dirige actuellement une étude clinique dans laquelle des patients ayant subi une crise cardiaque ont suivi deux procédures peu invasives, dans un effort pour réparer et reconstruire un muscle cardiaque sain blessé suite à une attaque cardiaque. Premièrement, une biopsie des tissus de chaque cœur des patients est utilisée pour cultiver des cellules souches du cœur spécialisées. Environ un mois plus tard, les cellules souches multipliées sont ensuite réinjectées dans le cœur du patient via une artère coronaire.