L'étude a été parrainée par le numéro un mondial de la pharmacie, Pfizer - particulièrement concerné par la problématique de la contrefaçon de médicaments puisque l'un de ses produits, le Viagra, figure parmi les plus copiés - et menée sur toute l'Europe. Elle s'efforce de cerner l'ampleur du phénomène, tant en ce qui concerne le nombre de personnes touchées, qu'en ce qui concerne les bénéfices issus de ce trafic.
La société Numwood, qui a réalisé l'étude pour le géant pharmaceutique américain, a interrogé 14.000 personnes par internet dans 14 pays d'Europe entre les 27 octobre et le 8 novembre 2009. Les Européens, révèle cette étude, dépensent jusqu'à 10,5 milliards d'euros par an pour acheter des contrefaçons de médicaments. Un Européen sur cinq (21%), soit potentiellement 77 millions de personnes, reconnaissent avoir déjà acheté des médicaments sans les ordonnances nécessaires, auprès de sources illicites. 33% des personnes interrogées expliquent avoir eu recours à ces achats illicites, le plus souvent sur internet, pour gagner du temps, et 39% pour faire des économies.
Pfizer souligne le danger de ce phénomène, en rappelant que 50% à 90% des médicaments achetés sur internet seraient des contrefaçons, contenant parfois des substances dangereuses comme du poison pour rats ou de l'acide borique. "Les consommateurs à travers l'Europe risquent leur santé et aident l'économie criminelle en obtenant ces médicaments en dehors des systèmes de santé légaux", insiste David Gillen, directeur médical de Pfizer.
L'Allemagne, l'Italie et l'Espagne sont les pays dont les habitants ont le plus recours aux achats de médicaments sans les ordonnances appropriées. Les médicaments pour perdre du poids, suivis des remèdes contre la grippe et des médicaments contre les troubles de l'érection, sont les plus fréquemment achetés illégalement, selon cette étude.