Les patients ayant des maladies cardiovasculaires pourraient être sujets à risque de dangereuses interactions quand ils prennent des remèdes aux plantes, et tout particulièrement les patients les plus âgés. C’est la raison pour laquelle les auteurs d’une étude en appellent à une plus grande prise de conscience, et surtout à un examen scientifique minutieux.
De plus en plus de gens se tournent vers les remèdes aux plantes pour les aider à faire face à leurs problèmes de santé chroniques, et pour tenter d’améliorer leur état de santé général ou leur bien-être. Beaucoup des suppléments aux plantes vendus dans le commerce, comme le millepertuis, le gingko biloba, l’ail voire même le jus de pamplemousse, peuvent poser de sérieux risques chez les personnes qui prennent des médicaments pour traiter leur maladie de cœur, selon les conclusions d’une étude publiée dans le Journal of the American College of Cardiology. Selon les auteurs, l’utilisation de ces produits est spécialement problématique chez les patients les plus âgés qui ont plusieurs maladies, qui prennent plusieurs médicaments et qui sont déjà sujets à risque d’hémorragie.
"De nombreuses personnes ont un sens erroné de sécurité à propos de ces produits à base de plantes, parce qu’ils sont considérés comme ’naturels’ " dit Arshad Jahangir, professeur de médecine et cardiologue de la Clinique Mayo. "Mais ’naturel’ ne veut pas dire qu’ils sont sans danger. Chaque composé que nous consommons a certains effets sur le corps, ce qui est la raison, dans son essence même, pourquoi les gens prennent ces produits."
En plus de leurs effets directs sur les fonctions du corps, ces plantes peuvent interagir avec les médications utilisées pour traiter les maladies cardiovasculaires, soit en réduisant leur efficacité ou en augmentant leur potentiel, ce qui peut provoquer des hémorragies ou des risques plus élevés d’arythmie cardiaque.
"Nous pouvons voir les effets de certaines de ces interactions plantes-médicaments, dont certaines peuvent être fatales, dans des tests pour la coagulation sanguine, les enzymes du foie et, avec certains médicaments, sur les électrocardiogrammes" explique le Dr Jahangir.
Selon ce compte-rendu, un des problèmes majeurs est que les patients ne dévoilent pas volontairement leur utilisation de remèdes aux plantes, et les professionnels de la santé pourraient ne pas leur poser de question sur leur consommation de ce genre de produits. En outre, parce que ces plantes sont considérées comme des compléments alimentaires, ils ne sont pas soumis aux mêmes examens ni régulation que les médicaments.
Si les patients ne sont pas satisfaits de leur soins de nos jours, nombreux sont ceux qui se tourneront vers les plantes parce qu’ils croient que ces composés peuvent les aider à gérer leurs problèmes de santé chroniques ou améliorer leur santé, voire prévenir toute maladie future." Dit le Dr. Jahangir. "En fait, les patients sont prêts à dépenser pratiquement la même somme d’argent, voire plus, pour des remèdes aux plantes que pour leurs médicaments."
Voici quelques exemples d’effets secondaires des plantes sur les malades cardiaques :
* Le millepertuis, utilisé par certains pour traiter la dépression, l’anxiété et les problèmes d’insomnies, réduit l’efficacité des médications contre l’arythmie, la tension ou l’augmentation des niveaux de cholestérol, et constitue un risque de problèmes cardiaques.
*le Ginkgo biloba, qui est supposé améliorer la circulation sanguine ou favoriser l’intellect et la mémoire, augmente les risques de saignements chez ceux qui prennent de la warfarine ou de l’aspirine.
* L’ail, supposée aider à stimuler le système immunitaire, pour ses propriétés prétendument anti-cholestérol et pour réduire la tension, peut aussi augmenter le risque d’hémorragies chez ceux qui prennent de la warfarine.
En plus de mettre en lumière les plantes utilisées le plus fréquemment et les interactions potentielles avec les médications cardiovasculaires, la revue souligne aussi des étapes pour améliorer leur sécurité et réduire les dangers pour les patients ayant le cœur malade.
"Ces plantes sont utilisées depuis des siècles, avant que ne soient découverts les médicaments modernes, et bien que certaines puissent avoir des effets bénéfiques, elles doivent être scientifiquement étudiées pour mieux définir leur utilité et, le plus important, identifier leur danger potentiel quand elles sont consommées avec des médicaments qui ont fait la preuve de leur efficacité chez les patients malades du cœur" dit le Dr. Jahangir. "Les patients, médecins, pharmaciens, et autres professionnels de la santé, doivent connaitre les dangers potentiels que peuvent avoir ces plantes."
En plus d’une information plus systématique vis-à-vis du grand public sur les risques de l’utilisation des plantes, les patients , les médecins et les pharmaciens doivent échanger sur leur recours aux médicaments et suppléments alimentaires aux plantes ajoutés aux médicaments prescrits.
Enfin, le Dr. Jahanigir presse la communauté scientifique diriger des études afin d’évaluer les déclarations des vendeurs, et d’étudier l’impact de ces composés sur les maladies cardiovasculaires