Le résultat des recherches de cette équipe des universités de Cambridge en Grande-Bretagne et de Liège en Belgique, est publié dans la dernière édition du "New England Journal of Medicine". Un homme considéré pendant cinq ans comme étant en état végétatif a réussi à répondre par "oui" et "non", uniquement par sa pensée, à des médecins utilisant l'imagerie par résonance magnétique fonctionnelle.
Cette découverte va "changer la prise en charge du patient, affiner notre diagnostic et éviter l'acharnement thérapeutique" a expliqué jeudi l'une des chercheuses impliquée dans les travaux, la neuropsychologue belge Audrey Vanhaudenhuyse.
Depuis un accident de voiture il y a cinq ans, le patient, âgé de 22 ans, avait été considéré comme étant dans un état végétatif, c'est-à-dire qu'il ne répondait à aucun stimulus extérieur.
Lorsque l'équipe de chercheurs a examiné le patient, "nous nous sommes rendus compte qu'il n'était pas en état végétatif. Il y avait de petits signes de conscience. Mais on ne pouvait pas communiquer avec lui", se souvient Audrey Vanhaudenhuyse. Elle avait déjà demandé à des patients en bonne santé d'imaginer qu'ils jouaient au tennis et d'associer cette activité à un 'oui' ou de penser se promener dans une pièce pour répondre 'non'.
Cette stimulation permettait d'identifier des zones du cerveau qui s'activaient. "Nous avons installé le patient dans un IRM" (appareil d'imagerie par résonance magnétique), raconte Audrey Vanhaudenhuyse, "nous lui avons demandé la même chose, d'imaginer qu'il jouait au tennis, puis de répondre à des questions. Et il a réussi! Cela confirmait donc qu'il n'était pas en état végétatif", a-telle indiqué.
Aujourd'hui, le jeune homme est rentré chez lui. Le succès des chercheurs à communiquer avec lui ne révolutionnera pas sa vie, mais il va accéder à des soins mieux adaptés, comme des programmes de stimulation, qui permettent parfois d'améliorer sa capacité à communiquer avec son entourage. A l'inverse, un meilleur diagnostic peut éviter l'acharnement thérapeutique quand l'état d'un patient est sans espoir.
afp/cht